Critérium du Dauphiné : Thomas Voeckler redécouvre le goût de la victoire

Thomas Voeckler, malheureux en début de saison, est redevenu un gagnant, vendredi, à Grenoble, où il a enlevé la 6ème étape du Critérium du Dauphiné, pour la première fois de sa carrière dans cette épreuve.

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"Ça fait vraiment du bien !", s'est exclamé le champion français, sitôt la ligne franchie, après avoir enlevé comme à la parade un sprint à quatre, devant l'Espagnol Jose Herrada et deux coureurs de la même formation, le Belge Kevin Seeldrayers et le Russe Egor Silin.
L'ex-maillot jaune du Tour de France (2004 et 2011) a signé son premier succès de l'année, lui qui avait pris l'habitude de gagner ces dernières saisons (hormis en 2010) sans attendre le mois de juin. La raison principale ? une chute à l'Amstel Gold Race, le 14 avril, qui lui a occasionné une fracture de la clavicule droite et des regrets durables.
"On me dit un peu partout que c'est un mal pour un bien, que je vais avoir de la fraîcheur supplémentaire pour le Tour de France. Peut-être... Mais, ce qui est sûr, c'est que j'ai raté des courses importantes", a rappelé l'Alsacien. A près de 34 ans, il sait que le temps lui est compté, surtout dans les classiques ardennaises, dont il avait fait un objectif à part entière.
Revenu à la compétition dans la première quinzaine de mai (Rhône-Alpes Isère Tour), Voeckler a chuté de nouveau dès la première étape du Tour de
Belgique, le 22 mai. Mais, en terminant la course malgré ses blessures, il a montré sa forte volonté, l'un des traits de caractère de ce coureur offensif et habile, un vrai stratège.

L'Alpe d'Huez en reconnaissance

Entre La Léchère et Grenoble, sur un parcours accidenté de 143 kilomètres qui empruntait la route en balcon du massif de Belledonne, l'équipe du futur vainqueur a roulé pour se rapprocher de l'échappée initiale. Puis, le Français est passé à l'attaque dans la principale difficulté (col du Barioz) entraînant avec lui sept autres coureurs (Seeldrayers, Herrada, Geniez, Wellens, Nieve, Silin, De Gendt).
Quand le peloton s'est rapproché à moins d'une minute et demie, au seuil des 30 derniers kilomètres, Voeckler a réagi derrière Seeldrayers et Silin. A l'arrière, les équipiers du Belge Gianni Meersman (Chavanel, Martin) ont fini par lâcher prise et le quatuor de tête a pu se disputer la victoire à
Grenoble.
Dans le final, l'ancien champion de France a manoeuvré pour décourager toute tentative d'attaque avant d'imposer sa vitesse supérieure au sprint. Au bilan, un sans-faute pour le chef de file de l'équipe Europcar, déjà victorieuse dimanche dernier (David Veilleux).

"Une étape courte avec du relief et des descentes techniques, c'est ce que je pouvais espérer de mieux car il me manque encore un peu de foncier", a résumé Voeckler, conscient que les candidats au podium, à commencer par le porteur du maillot jaune, le Britannique Chris Froome, songeaient surtout au lendemain.
Samedi, le parcours de la 7e et avant-dernière étape (187,5 km) passe par la montée de l'Alpe d'Huez et la descente du col de Sarenne, dans une reconnaissance de l'étape-phare du prochain Tour de France. Avant l'ascension du col du Noyer à 11,5 kilomètres de l'arrivée et l'arrivée en altitude à Superdévoluy (Hautes-Alpes).


Voeckler : "J'avais besoin d'être rassuré"

 

Thomas Voeckler a apprécié vendredi son succès à Grenoble dans la 6e étape du Critérium du Dauphiné, une course dans laquelle il n'avait obtenu jusque-là que des places d'honneur.  "Je connaissais l'arrivée, j'avais fait 3e en 2004 derrière (Michael) Rasmussen et (Ivan) Basso qui avaient passé toute la journée devant", a rappelé l'ancien champion de France dont le début de saison a été contrarié par une fracture de la clavicule en avril. Interview avec AFP.

Q: Avez-vous "gambergé" cette année ?
R: "J'avais besoin d'être rassuré. Pas par rapport à la chute (de l'Amstel Gold Race), une fracture de la clavicule est assez courante pour un coureur cycliste, ce n'est pas dramatique. Cette saison, j'ai enchaîné les chutes. Ca a été le cas au Tour de Belgique où je suis tombé stupidement. J'avais besoin de cette victoire. Le profil de cette étape me convenait. Une étape courte avec du relief et des descentes techniques, et puis une grosse échéance demain pour les favoris, qui pouvait créer des ouvertures pour aujourd'hui."

Q: La tactique était-elle planifiée ?
R: "C'est toujours facile de dire que c'était planifié une fois qu'on a gagné.
Nos deux directeurs sportifs, Andy Flickinger et Sébastien Joly, ont un peu rué dans les brancards pendant le briefing pour qu'on soit dans l'échappée. Je n'aurais pas eu le cran de demander aux autres coureurs de rouler derrière la première échappée, ils l'ont fait pour que Pierrot (Rolland) ou moi lancions une échappée. Oui, dans un sens, c'était planifié. Mais souvent on planifie et on n'en parle pas parce que ça n'a pas marché."

Q: Où en êtes-vous dans l'optique du Tour de France ?
R: "Je ne me sens pas aérien. Mais je sens que les jambes vont de mieux en mieux. J'ai beau ne pas être un spécialiste de l'entraînement, on sait qu'après une coupure forcée, la forme va crescendo. Ici, c'est un avantage pour moi d'avoir des étapes courtes. Au Tour de Belgique, j'étais vidé dans la cinquième heure de course. J'ai encore un peu de temps pour trouver le foncier. J'enchaînerai avec la Route du Sud. C'est l'accumulation des jours qui compte, surtout le travail intensif. Dans le Tour, je partirai sans ambitions affichées. J'ai déjà fait tout ce que je pouvais faire. Je vais essayer de reproduire quelque chose, de prendre la course chaque jour en savourant, en agissant en fonction du terrain, sans objectif précis mais aussi sans rien m'interdire."



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