Les salariés de l'usine Sony de Ribeauvillé (Haut-Rhin) ont mis fin à leur grève entamée lundi, après l'obtention d'une prime lors du rachat prochain du site par le groupe français Cordon.
Les quelque 300 salariés grévistes ont voté jeudi soir la reprise du travail dès l'équipe de nuit de jeudi à vendredi, après l'octroi d'une "prime de cession",
a indiqué l'intersyndicale.
Le protocole d'accord avec la direction a été signé par trois syndicats sur quatre (FO, CFTC, CFE-CGC), tandis que la CGT n'a pas signé, a-t-on précisé de même source.
225 euros par année d'ancienneté
La prime s'élèvera à 2.000 euros plus 225 euros par année d'ancienneté, selon le protocole d'accord. La revendication initiale portait sur 1.500 euros par année d'ancienneté avec une majoration de 30% pour les personnels les plus âgés ou les plus anciens dans l'entreprise.La prime sera versée lors du rachat complet du site, attendu en avril prochain, par Cordon Electronics, un sous-traitant électronique basé en Bretagne. Dans un premier temps, Cordon constituera une société commune avec Sony qui en détiendra 51%.
Jusqu'à 168 suppressions d'emplois
La reprise par Cordon pourrait entraîner jusqu'à 168 suppressions d'emplois sur un effectif de 516 salariés, selon la direction de Sony."Il pourrait y avoir un maximum de 168 postes à risque" dans les fonctions support du fait des "importants coûts fixes" du site, avait déclaré Serge Foucher, vice-président de Sony Europe, mercredi au cours d'un point de presse.
Le site de Ribeauvillé accumule une perte annuelle de 10 millions d'euros depuis plusieurs années, selon M. Foucher.
Cordon Electronics vise son retour à l'équilibre pour l'exercice 2016-17, grâce à un plan de relance qui combine la conservation des actuels clients, dont Sony, et l'obtention de nouveaux contrats, a indiqué le PDG Serge Cordon.
Cordon Electronics emploie 1.500 salariés dont 1.250 en France pour un chiffre d'affaires de 129 millions d'euros en 2012.