Le débat prévu le 11 juillet 2013 à Chaumont est annulé par les organisateurs de la Commission nationale du débat public (CNDP). Deux autres débats publics concernant le site de stockage de déchets radioactifs envisagé à Bure (Meuse), prévus ces prochains jours, ont aussi été annulés.
Les trois précédents débats avaient déjà été reportés et deux autres empêchés par les opposants au projet.
Dans un communiqué, la Commission CNDP constate indique l'impossibilité de tenir les réunions publiques des 23 mai et 17 juin dernier et décide d'annuler les réunions prévues à Cherbourg le 27 juin, à Ligny-en-Barrois (Meuse) le 4 juillet et à Chaumont le 11 juillet.
Lancé début mai sur internet, le débat sur le Centre de stockage profond réversible de déchets radioactifs (Cigéo) de Bure a tourné au fiasco :
lors des deux premières réunions publiques, le 23 mai à Bure et le 17 juin à Bar-le-Duc, les opposants au projet sont parvenus à faire avorter les débats quelques minutes après leur lancement.
Face à cette fronde, les organisateurs avaient eux-même décidé de reporter sine die trois autres réunions publiques, prévues à l'origine à Saint-Dizier et Joinville (Haute-Marne) les 30 mai et 6 juin, puis à Nancy le 20 juin.
La loi impose l'organisation d'un tel débat, car le projet concerné a un impact sur l'environnement et l'aménagement du territoire. Les réunions publiques doivent normalement se succéder jusqu'à mi-octobre.
"La Commission présentera à l'issue de sa séance du 3 juillet un dispositif renouvelé de débat public", précise la CNDP, qui avait déjà promis "des débats sous de nouvelles formes, plus ouverts", après l'échec de la première réunion publique.
Le site de Bure, qui abrite déjà un laboratoire test à 500 mètres sous terre, devrait accueillir le futur centre de stockage, devant voir le jour en 2025.
Le Cigéo sera le seul site de ce type de l'Hexagone, capable de stocker 100.000 m3 de déchets radioactifs français de très longue durée à haute et moyenne activité. Il doit encore recevoir le feu vert de l'Autorité de sûreté nucléaire. "Nous ne considérons en aucun cas que le projet est acquis", répète la directrice du site.
Selon un sondage TNS Sofres réalisé les 14 et 15 juin sur un échantillon de 600 personnes publié la semaine dernière, 68% des personnes interrogées estiment qu'un tel débat est utile, mais la même proportion juge que "ce débat ne servira à rien, les conclusions étant connues d'avance". Le sondage n'abordait toutefois pas la question clé de l'approbation -ou pas- du projet de stockage de déchets nucléaires.