Le braqueur qui avait provoqué la mort d'un convoyeur de fond alsacien a été condamné à 30 ans d'emprisonnement vendredi aux assises de Metz. En février 2011, Pietro Lancelloti 45 avait été tué à coup de fusil à pompe par ce voleur de 22 ans.
Samir Youbi, un jeune homme frêle de 22 ans, aux traits encore adolescents, a été reconnu coupable du meurtre de Pietro Lancellotti, un homme de 45 ans et père de deux enfants qui, la nuit du 20 février 2011, venait de récupérer à bord d'une camionnette de sa société la recette de distributeurs automatiques de snacks et boissons à Woippy, dans la banlieue de Metz. Soit environ 15.000 euros en pièces de monnaie, dont les braqueurs ne se sont finalement pas emparés.
Muni d'un fusil à pompe, il avait aussi tiré à deux reprises sur Hervé Corps, le vigile qui escortait M. Lancellotti, le laissant gravement mutilé à la mâchoire et traumatisé depuis. Un des complices qui servait de chauffeur a écopé d'une peine de 10 ans de prison. Deux autres accusés ont été condamnés à 10 et 11 ans de prison, l'un pour avoir suggéré l'idée du braquage et donné les informations nécessaires, l'autre pour l'avoir organisé.
des peines allant de 6 mois ferme à 2 ans avec sursis
Trois autres accusés secondaires ont été condamnés à des peines allant de 6 mois ferme à 2 ans avec sursis. L'avocat général avait requis la prison à perpétuité assortie de 20 ans de sûreté pour M. Youbi, ainsi que 12 ans de réclusion pour les deux autres principaux accusés, tous âgés d'une vingtaine d'années. "J'ai fait beaucoup trop de mal à tant de personnes innocentes, bonnes. Tout cela me bouleverse (...). Jamais je n'avais eu l'intention de faire autant de mal, de blesser ni ne tuer. Je dois payer aujourd'hui pour ce que j'ai fait", a déclaré Samir Youbi avant le verdict.
Lors de sa plaidoirie, son avocate Me Dominique Boh-Petit avait contesté l'intention homicide, refusant le terme d'"exécution". Durant le procès, Serge Ebel, un psychologue qui avait examiné M. Youbi peu après son arrestation en mars 2011, avait brossé le portrait d'un être "rentré, introverti, mal à l'aise avec lui-même", qui aurait eu pendant le braquage "une peur mêlée à un sentiment de toute-puissance". Cependant pour les avocats des parties civiles, il ne s'agissait nullement d'un accès de panique. Mais plutôt d'un "acte de sang-froid, déterminé, sans laisser la moindre chance aux victimes", a déclaré Me Laurence Hirtz, avocate de plusieurs membres de la famille de Pietro Lancellotti. Par ailleurs "durant toute la procédure il n'y a pas eu un mot de compassion" de la part des accusés envers les victimes et leurs proches, et leurs excuses au dernier jour du procès sont arrivées "trop tard", a estimé Me Jérôme Caen, l'avocat du vigile mutilé.