Du 16 au 19 octobre 1813, les armées de Napoléon se sont battues à Leipzig, en Allemagne, contre les Anglais, les Russes, les Prussiens, les Saxons et les Suédois. C'était il y a 200 ans, et l'anniversaire est célébré sur le champ de bataille par des "Reenactors" venus du monde entier.
La chemise, la cravate, le gilet, l'habit : Michael Maucher porte l'uniforme d'un sergent du bataillon des chasseurs badois, engagé dans la bataille de Leipzig aux côtés de Napoléon 1er. 200 ans après la bataille, cet amateur de Reenactment - de reconstitutions historiques - se prépare à jouer son rôle : celui d'un sous-officier, qui va combattre activement les ennemis de Napoléon 1er. "Quand nous jouons un rôle, sur le champ de bataille, nous ne nous ménageons pas ". Michael Maucher enfile son shako, le casque à chenille de son régiment. " Nos uniformes en souffrent, mais ils sont faciles d'entretien.
Les gilets sont en laine, un coup de brosse, et la boue s'en va ! ". L'homme fréquente les champs de batailles historiques depuis plus de 35 ans ; Waterloo, la campagne de Russie, Leipzig sont des rendez-vous annuels qu'il ne manquerait pour rien au monde. " C'est un jeu, nous nous glissons dans la peau de ces soldats qui bivouaquent, nous mangeons ce qu'ils mangeaient… Et parfois, cette vie est difficile pour nous, citoyens du 21e siècle!".
Un jeu de rôle grandeur nature
Aujourd'hui, nous connaissons l'issue de ces batailles, les conséquences des victoires et des défaites napoléoniennes; Mais pour les amateurs de reconstitution historique, il n'est pas question de réécrire l'histoire, ni de nostalgie ou de glorification de la guerre. " C'est un jeu de rôle grandeur nature ! ", s'exclame Michael Maucher.Un jeu de rôle qui sort l'histoire militaire des musées : " les historiens ne vivent pas les événements ", explique Alexander Jordan, le directeur du Musée d'Histoire militaire de Rastatt. " Ils les recensent et les analysent, puis les exposent dans les vitrines des musées. Les reconstitutions historiques, quand elles respectent la réalité historique, permettent au grand public d'avoir une approche visuelle et olfactive des événements. C'est important, dans notre monde fait d'images qui bougent ! "Et souvent, les deux approchent, celle de l'historien et celle de Michael Maucher, se rencontrent : quand, par exemple, le fan de reconstitution se rend au musée pour y examiner les collections : elles sont pour lui de précieuses sources d'information sur les équipements des troupes en ce début du 19 ième siècle.
Du fait main, de l'authentique
Michael Maucher est particulièrement attentif au moindre détail : depuis plusieurs années, il vit de sa passion pour les costumes historiques. Devenu tailleur et maroquinier, il vend ses uniformes, gibernes ou chaussures dans le monde entier grâce à Internet - du fait main, de l'authentique. " Je choisi des tissus faits main, si possible teint comme au 19 ième siècle, et je n'utilise que du fil de lin, pas de synthétique! ". Quand nous l'avons rencontré, Michael Maucher terminait une commande de gibernes, des sacs à cartouche, pour un groupe de moscovites participants à la reconstitution de la bataille de Leipzig. Un jeu pour eux, un événement majeur dans l'histoire : Leipzig a été la plus grande confrontation de l'époque napoléonienne, une défaite pour la France et ses alliés, qui aurait coûtée la vie à 140 000 hommes.
Le site de Michael Maucher:http://schuhnagel.de/
Pour suivre l'événement, le site de la télévision régionale MDR (Mitteldeutscher Rundfunk): http://www.mdr.de/voelkerschlacht/voelkerschlacht-quiz100.html