Kehl : une ville frontière de plus en plus attractive pour les Français

La ville allemande de Kehl est une ville frontière. Mais alors qu’il y a quelques décennies, sa situation au bord du Rhin en faisait un cul de sac, aujourd’hui, cette proximité avec la France est un atout. Et de plus en plus, Kehl l’Allemande attire les Français.

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A l’école primaire Falkenhausen de Kehl, on chante des chansons populaires françaises, et des Volkslieder allemands. Peu importe, l’essentiel, c’est de chanter, de parler, de compter en français ou en allemand. Ici, le cursus bilingue accueille 140 enfants, des petits Français dont les parents se sont installés ici, ou des enfants de couples franco-allemands. "Il y a encore quelques années, notre démarche bilingue pouvait surprendre", raconte Imogen Remmert, la directrice de l’école. "Mais aujourd’hui, ce cursus bilingue est une évidence, beaucoup de Français habitent à Kehl, les commerçants travaillent avec des clients français, ceux-ci sont nombreux à occuper un emploi ici, etc. Dans la rue, il est devenu normal d’entendre parler français, et nous, nous faisons partie de cet environnement bilingue !".
Quelques 2700 Français vivent à Kehl aujourd’hui, une évolution qui ravi les professionnels de l’immobilier. Ceux-ci se sont adaptés à cette clientèle française en travaillant avec des collaborateurs francophones, en signant des partenariats avec des banques hexagonales, ou encore en concevant des sites internet en français.
C’est important pour attirer une clientèle prête à débourser plus que les autochtones. Chez Bruening, au centre de Kehl, on connaît bien les acheteurs français, qui représentent 50% de la clientèle de cette agence.

L'immobilier moins cher


" Les Français sont attirés par les prix, plus bas ici qu’à Strasbourg, et aussi par l’environnement, la qualité de vie que Kehl peut leur offrir", explique Nils Stumm, de l’agence Bruening. "Il s’agit souvent de fonctionnaires, avec deux ou trois enfants, qui, pour acheter un bien, devraient s’éloigner de Strasbourg. Ici, ils sont tout près de Strasbourg, et c’est de 20 à 30% moins cher ! ".

Un choix économique, fiscalement intéressant pour les fonctionnaires, les retraités et les professions libérales, qui payent leurs impôts en France et échappent ainsi aux taux d’imposition plus élevés en Allemagne. Pierre et Laure ont acheté une maison ici, à Kehl, dans un quartier résidentiel apprécié des Français. C’est le prix qui les a décidé à quitter Strasbourg : pour le prix de leur maison, ils n’auraient pu acheter qu’un appartement de l’autre côté du Rhin. "Les Allemands nous ont très bien accueillis, les uns et les autres, nous faisons l’effort de parler – ou d’essayer !- l’allemand et le français", témoigne-t-il. "Pour le moment, tout se passe bien, et nous sentons vraiment ce mélange de culture, cet enrichissement que cela signifie ! ". Mais quand survient un problème de chômage, de sécurité sociale, ou de retraite, les choses se compliquent et la maîtrise de l’allemand devient alors primordiale.


L'importance de la langue


Les Français installés à Kehl depuis longtemps, comme Malou Mutter et Monique Geggus, le savent bien. Confrontées à des difficultés administratives, elles ont co-fondé, il y a quelques années, une association de citoyens transfrontaliers. "Hélas, certains pensent encore qu’il suffit de s’installer ici, parce que l’Europe aurait, selon eux, tout harmonisé", explique Malou. "Alors qu’en réalité, chaque administration nationale campe sur ses propres règles et ses interprétations de ces règles. En tant que simple citoyen dans un pays étranger, on est rapidement submergé et on ne sait pas toujours comment rétablir son bon droit !". Son amie Monique Geggus  renchérit : "alors quand on ne parle pas l’allemand, on ne s’en sort pas ! C’est pourquoi je me suis toujours engagée pour le bilinguisme à Kehl. Il y a 20 ans, j’ai fait partie des bénévoles qui parlaient français aux touts petits à l’école, et voyez, aujourd’hui, le cursus bilingue existe jusqu’au baccalauréat !".

Avec le temps, Kehl s’est ainsi doucement et discrètement transformée, au rythme de l’évolution de l’amitié franco allemande, une amitié vécue au quotidien. Et aujourd’hui, celui qui tend l’oreille au marché de Kehl entendra qu’ici, on dit Bonjour et Guten Morgen, pêle-mêle et tout naturellement !  
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