L'ancienne ministre UMP a comparu mardi 28 janvier 2014 devant le tribunal correctionnel de Paris, poursuivie en diffamation par l'avocat de familles de victimes de l'attentat de Karachi, Me Olivier Morice, pour des propos tenus en 2011. Le tribunal a mis son jugement en délibéré au 18 mars.
Me Olivier Morice, l'avocat de familles de victimes de l'attentat de Karachi, a expliqué mardi 28 janvier 2014 devant le tribunal correctionnel de Paris qu'il poursuivait en diffamation l' actuelle conseillère générale de Lorraine Nadine Morano pour des propos tenus en 2011 lors d'un vif débat sur Canal +.
L'avocat reproche à l'élue, alors ministre, de l'avoir accusé sur le plateau du Grand journal d'essayer "faire (sa) pub sur le dos" de Nicolas Sarkozy et d'avoir tenu des propos diffamatoires à l'égard de l'ancien président de la République.
Lors de cet échange, le 22 septembre 2011, (voir à 3'24 sur cette vidéo) alors que deux proches de Nicolas Sarkozy, Nicolas Bazire et Thierry Gaubert, venaient d'être mis en examen dans le volet financier de l'affaire Karachi, Me Morice avait accusé l'ex-chef de l'Etat d'être "au coeur de la corruption".
Prenant avec vigueur la défense de Nicolas Sarkozy, Nadine Morano avait répliqué en accusant également l'avocat de "ne pas défendre dignement les
familles" des victimes de l'attentat, qui a fait 15 morts, dont 11 employés français de la direction des constructions navales (DCN), le 8 mai 2002 au Pakistan.
A la barre, Mme Morano a estimé que l'avocat a violé la "présomption d'innocence". "On n'accuse pas comme ça, on utilise le conditionnel",
a-t-elle poursuivi, estimant que le but de l'avocat était de "nuire" à Nicolas Sarkozy. "Or je constate qu'il est mis hors de cause dans l'affaire Karachi", a-t-elle ajouté.
C'est "totalement faux", a répliqué Olivier Morice, assurant n'avoir "strictement aucune animosité personnelle" à l'encontre de l'ancien chef de l'Etat.
L'avocat a expliqué qu'il était "la cible d'attaques concertées", de la part notamment de Ziad Takieddine et de Brice Hortefeux. Condamné en première instance pour avoir déclaré que Me Morice devrait être "fracassé", ce dernier doit être fixé jeudi sur son sort en appel.
"On me prévient que je déplais au président de la République et que tout sera fait pour me discréditer", a ajouté Me Morice. "On me dit que je diffame sans éléments de preuve, mais moi je connais le dossier", a-t-il ajouté.
Aux accusations de "communication orchestrée", Mme Morano a estimé qu'il s'agissait de "pur fantasme".
Pour la représentante du parquet, il n'y a pas matière à condamner Mme Morano, dont l'avocat a plaidé la relaxe.
Le tribunal a mis son jugement en délibéré au 18 mars.