Strasbourg : Les hôpitaux universitaires mis en cause pour leur prise en charge des AVC

Des patients se mobilisent à Strasbourg pour dénoncer des dysfonctionnements dans la prise en charge des victimes d'accidents vasculaires cérébraux aux hôpitaux universitaires. La direction des HUS réfute ces accusations.

Une association de patients en colère a été constituée, et une plainte contre X déposée pour "négligence", "imprudence" et "mise en danger délibérée de la vie d'autrui", a précisé l'avocate Me Geneviève Folzer. Une autre plainte est en préparation, a-t-elle ajouté.
"Il se passe des choses très graves dans cet hôpital, et nous demandons la désignation d'un juge d'instruction pour enquêter sur ces faits", a-t-elle dit.
Dans un communiqué publié vendredi, en réponse à une enquête publiée jeudi par Mediapart qui reprend ces accusations, la direction des HUS les a réfutées. "L'unité neuro-vasculaire des Hôpitaux Universitaires de Strasbourg est aujourd'hui parmi les plus performantes de France", a assuré le directeur général du CHU, Jean-François Lanot.
L'association de patients, Optim'AVC, affirme pourtant que les patients strasbourgeois présentant les signes d'un accident vasculaire cérébral doivent parfois patienter des heures, voire des jours, avant de pouvoir bénéficier d'un examen IRM (imagerie par résonance magnétique).
Selon Vanessa Ruhlmann, la présidente de cette association, ce problème est dû au fait que les équipements IRM sont réservés, sur certains créneaux horaires, à des examens non urgents pratiqués par des radiologues dans le cadre de leur activité ibérale.
Or, selon les spécialistes, la prise en charge immédiate des AVC est indispensable pour réduire la mortalité et les handicaps liés à cette pathologie qui touche une personne toutes les quatre minutes en France.
Dans son communiqué, la direction de l'hôpital a nié toute difficulté dans l'accès d'urgence aux IRM. Elle cite à ce propos un indicateur mis en place par la Haute autorité de santé (HAS), selon lequel les patients accueillis à Strasbourg en 2012 ont dû en moyenne patienter 38 minutes avant d'accéder à une IRM, contre 2h05 au niveau national. A l'hôpital de Hautepierre de Strasbourg, une IRM mise en service en 2011 donne "la priorité absolue à l'accueil des urgences", affirme la direction. Me Folzer s'apprête pourtant à déposer plainte pour le cas d'un patient de 60 ans, victime d'un AVC en mars dernier dont il a gardé d'importantes séquelles, et qui a dû patienter trois semaines avant que sa pathologie ne soit diagnostiquée par IRM.
Selon Mediapart, seul le Pr Christian Marescaux, neurologue à Strasbourg, accepte de dénoncer publiquement ces dysfonctionnements. "Certains médecins ne veulent pas se laisser envahir par l'urgence, ils ont des préoccupations plus nobles", a-t-il déclaré à Mediapart.
Sollicité vendredi par l'AFP, M. Marescaux a indiqué que la direction de l'hôpital lui avait "intimé" de ne plus répondre à la presse.

L'actualité "" vous intéresse ? Continuez votre exploration et découvrez d'autres thématiques dans notre newsletter quotidienne.
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
choisir une région
Grand Est
France Télévisions utilise votre adresse e-mail pour vous envoyer la newsletter de votre région. Vous pouvez vous désabonner à tout moment via le lien en bas de ces newsletters. Notre politique de confidentialité