A divers endroits dans Nancy, on peut voir cette affiche originale : à l'école Saint Vincent, les élèves conserveront l'an prochain le rythme actuel à 4 jours par semaine. Car c'est une réalité : les écoles privées ne sont pas tenues d'appliquer la réforme.
Il y a quelques jours, dans le bulletin municipal d'un petit village au sud de Nancy, il était possible de lire que "le budget communal intégrerait à la prochaine rentrée un ligne de 25.000 euros, destinée à subventionner l'association locale qui gère le périscolaire".
Une somme rondelette à la place d'autres choses ? Ou en plus de tout le reste ? L'info n'est pas précisée.
Mais comme l'explique le maire dans son édito, "la commune n'a pas le choix !" La réforme devra être mise en place à la rentrée.
Partout ? Non ! Dans toute la France, il subsistera quelques établissements qui pourront échapper à la règle : en l'occurrence les écoles privées.
UN PLÉBISCITE DES PARENTS
A l'école Saint Vincent, dans le quartier des 3 Maisons à Nancy, il a été décidé de faire un sondage au cours du premier trimestre auprès des familles.
Et le résultat a été sans appel : plus de 87% des personnes interrogées ont manifesté leur préférence pour le maintien des rythmes à 4 jours.
Pour la directrice, Danièle Houllé, cette proportion s'est révélée encore plus importante que prévu. Pas de quoi lui laisser le moindre doute ! Même si la première raison qui l'a incité à rester aux "4 jours" n'était pas celle là :
A la différence des écoles publiques, le périscolaire est intégralement à la charge des établissements dans le privé...donc des familles. Et pour moi, les choses sont claires : en l'état, je ne vois pas comment il nous aurait été possible de financer une réforme de ce genre"
A Saint Vincent, une réflexion a donc été engagée pour envisager plusieurs autres hypothèses...parmi lesquelles :
- le retour de l'école le samedi matin
- ou la rentrée de septembre anticipée d'une semaine
Avec ce choix, l'école répond aux attentes des familles. Mais elle s'attend aussi à répondre à d'autres attentes : celles d'autres familles (avec des enfants actuellement scolarisés dans le public).
Les parents qui ne sont pas favorables à ces nouveaux rythmes scolaires pourraient effectivement se laisser tenter par le privé l'an prochain... Pour cette raison !
Reste évidemment la question de la barrière du prix.
Ce à quoi la directrice répond :
Tout dépend évidemment des politiques de prix, très variables d'une région à l'autre...et au sein d'une même région, d'une école à l'autre. Mais bien souvent, les écoles primaires se révèlent être bien moins chères que ce que les parents peuvent imaginer. Chez nous par exemple, notre tarif à 37 euros, surprendra sûrement : et il ne dissuadera probablement pas ceux qui pourraient être tentés"
UNE POSITION PARFAITEMENT COMPATIBLE AVEC LA REGLEMENTATION
Pour la Direction Diocésaine de l'Enseignement Catholique (qui chapeaute l'essentiel des écoles privées), ce maintien de la semaine à 4 jours ne pose aucun problème ; le contrat qui lie les établissements avec l'Etat porte :
- sur un programme à respecter
- ainsi que sur un volume horaire par discipline
Le corollaire de cette liberté est le fait que son organisation est à la charge des établissements, sans aide spécifique de l'Etat ou des collectivités, sur l'organisation de ce nouveau périscolaire.
Pour Anne-Marie Cavé, directrice, il n'y a en tous cas aucune injonction de sa part sur ce sujet :
Chaque établissement est autonome ; il se définit par un projet éducatif, et son organisation de la semaine découle de ce projet éducatif. Chaque établissement fait son choix, et il semble que beaucoup, en Meurthe-et-Moselle et en Meuse, se décident en faveur du maintien de la semaine à 4 jours. Du moins dans les villes. C'est peut être un peu plus compliqué dans certaines communes rurales, en raison des horaires de ramassage scolaire"
Les écoles privées s'attendent donc à un afflux de nouveaux parents, du fait de cette conjoncture particulière.
Sachant que pour cette première année, les communes qui ont déjà fait le "plongeon" dans les nouveaux rythmes restent peu nombreuses.
Voyez ces quelques chiffres...