Au lendemain de la découverte du corps d'Amélie Lagarde, 37 ans, dans un puisard du domicile familial jeudi 20 février 2014, le parquet de Verdun confirme l'ouverture d'un enquête préliminaire pour "homicide volontaire". Sur place à Stenay (Meuse) c'est l'incompréhension.
Pour les voisins de la petite maison au volets bleus de la rue Aristide Briand à Stenay, comme pour la population de la commune meusienne en général, c'est l'incompréhension au lendemain de l'annonce de la découverte du corps d'Amélie Lagarde, 37 ans, dans un puisard du domicile familial, jeudi 20 février 2014.(voir notre article)
Le corps de la mère de famille, supposée "disparue" depuis 6 mois "suite à une dispute" selon le père, a été retrouvé à l'occasion d'une perquisition menée par des spécialistes de la gendarmerie assistés de chiens renifleurs. Il se trouvait dans un puisard situé dans la grange, qui faisait office de fosse septique.
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Le parquet a ouvert une enquête pour "homicide volontaire" après que le médecin légiste a confirmé l'identité de la victime en raison de preuves physiques : taille identique, trace de tatouage et de percing correspondantes. L'enquête qui se poursuit mais désormais sur une base criminelle devra dire les conditions de la mort de l'épouse de Dominique Sadek.
Lui-même est décédé d'une crise cardiaque dans la nuit du 22 au 23 janvier 2014, après une journée de travail intense. Par peur d'être séparés et désemparés face au drame, les trois enfants du couple, âgés de 11, 9 et 4 ans, étaient restés une journée au côté du cadavre du père.
Le reportage de Claire Schaffner et Guy Souter à Stenay :
Un lieu de découverte "pas naturel"
Des examens scientifiques et techniques, avec tests ADN et du schéma dentaire, seront menés afin de confirmer les premières observations, et aussi afin de déterminer la cause du décès, inconnue à ce jour.
"On a basculé de l'information pour disparition inquiétante en enquête préliminaire pour homicide volontaire. Le lieu de la découverte du corps par les gendarmes, dans le puisard d'une grange à l'arrière du domicile familial, permet de déduire qu'il y a eu volonté de dissimulation et donc suspicion de mort donnée. La date de sa mort pourrait remonter à fin juin (date de sa disparition, NDLR). L'état du corps n'est pas incompatible avec une présence dans l'eau pendant une telle durée" Yves Le Clair, procureur de Verdun.
Par ailleurs, les enquêteurs n'ont identifié aucun mouvement sur les comptes bancaires de la mère depuis sa disparition. Par conséquent, selon
le procureur, "rien ne laisse penser à une histoire crapuleuse pour de l'argent".
Une enquête minutieuse
Jeudi dans la soirée, plusieurs camions et voitures de la gendarmerie étaient encore visibles devant la maison mitoyenne du couple donnant sur l'une des rues principales de la commune. Une dizaine de gendarmes parmi lesquels des techniciens de l'identification criminelle travaillaient dans une nuit noire, s'affairant dans la maison éclairée à placer documents et pièces sous scellés.
Une équipe de l'Institut de recherche criminelle de la gendarmerie nationale (IRCGN) de Rosny-sous-Bois (Seine-Saint-Denis), est attendue ce vendredi à Stenay pour participer aux recherches, doit désormais aider les enquêteurs à déterminer avec plus de précision la date du décès.
Le père lui "ne travaillait pas et s'occupait des enfants et de travaux de rénovation dans la maison", selon M. Le Clair, qui évoque "un couple avec une vie sociale extrêmement limitée", sans amis proches, habitant une maison sans voisins directs. Placés ensemble depuis le mois dernier dans une famille d'accueil, les trois jeunes orphelins vont être assistés par un dispositif psychologique.