Les auteurs présumés d'un important vol de montres de luxe à Strasbourg, d'une valeur totale estimée à 1,85 million d'euros, ont été interpellés la semaine dernière près de Paris, a-t-on appris mercredi de source proche de l'enquête.
Venu présenter sept montres à ses acheteurs potentiels, dont deux d'une valeur de 500.000 euros pièce, l'horloger s'était fait dépouiller de sa marchandise par un homme qui lui avait arraché son sac avant de prendre la fuite dans un véhicule qui l'attendait. Ils s'agissait de montres dotées d'une mécanique de précision en métal précieux, dont les moins chères avaient une valeur marchande allant de 100.000 à 200.000 euros, a souligné un enquêteur.
L'horloger a porté plainte en Suisse, et la police judiciaire de Strasbourg a été chargée de l'enquête. Peu après, l'horloger a été recontacté par les voleurs, qui lui ont proposé de le dédommager du vol et de lui acheter de nouvelles montres, en échange d'une valise de 2,5 millions d'euros en liquide. Rendez-vous fut pris pour le 14 mars à l'aéroport de Roissy, avant d'être déplacé au centre commercial Rosny 2, au nord-est de Paris.
Agissant sur commission rogatoire d'un juge d'instruction strasbourgeois, des policiers de la PJ et une équipe de la brigade de recherche de l'office central de répression de la grande délinquance ont cette fois tendu une "souricière" aux voleurs, a raconté une source proche de l'enquête.
"Lors du rendez-vous, l'horloger a reconnu celui qui lui avait arraché les montres", et l'interpellation qui a suivi a été mouvementée. L'acheteur présumé et son chauffeur ont pris la fuite à bord d'un véhicule qui a percuté à deux reprises une voiture de police, et tenté d'écraser deux policiers, selon ce récit. Des policiers ont finalement ouvert le feu et immobilisé le véhicule. Les deux fuyards, âgés d'une vingtaine et d'une trentaine d'années, originaires des Balkans, ont été écroués. Lors de leur interpellation, la police a également saisi 2,5 millions d'euros en billets factices marqués... Disneyland, a précisé un enquêteur.
- L'interview du commissaire en charge de l'enquête, dont le visage a été flouté pour des questions de sécurité