Le tribunal de commerce de Reims a mis en délibéré à mardi sa décision pour la reprise de l'entreprise Reims Aviation Industries, filiale du groupe GECI International, pour laquelle trois repreneurs sont en lice, a-t-on appris vendredi auprès du tribunal.
Le tribunal de commerce devra choisir parmi trois candidats qui ont détaillé leur projet industriel pendant plus de quatre heures vendredi après-midi. Le fonds d'investissement chinois Raydelon General Aviation Company (RGAC) a proposé de conserver 47 emplois parmi les 61 employés actuels, en dotant la société d'un capital de 8,5 millions d'euros pour développer l'assemblage et la commercialisation du F406, un bi-turbopropulseur léger spécialisé dans la surveillance terrestre et maritime.
La start-up rémoise ASI Innovation, composée d'anciens de Reims Aviation, conserverait dans son offre 31 emplois avec un investissement propre de 500.000 euros. Associée au groupe chinois Aviation Industry Corporation of China (AVIC) et sa filiale américaine Continental Motors, la jeune société envisage de produire le F406 aux Etats-Unis et de développer l'intégration des systèmes de surveillance dans les locaux de Reims Aviation tout en devenant le distributeur du motoriste américain.
La dernière offre émane de l'entrepreneur français Christophe Février (le repreneur de l'usine Plysorol dans la Marne), qui propose de maintenir 19 emplois dédiés à la production de systèmes embarqués.
Le procureur favorable à ASI Innovation
Dans ses réquisitions, le procureur de la République de Reims a dit sa préférence pour l'offre portée par ASI Innovation, estimant que le financement par des capitaux internes constituait un "engagement fort" et que le projet était "immédiatement opérationnel".
Reims Aviation Industries, entré dans le giron du groupe GECI International en 2008, a produit plus de 7.000 avions depuis sa création en 1933. Basée sur l'aérodrome de Reims-Prunay, au sud-est de la cité des sacres, la société fabrique actuellement un seul modèle d'avion, le F406.
L'avionneur rémois, qui accuse 16,8 millions de déficit cumulé sur les trois derniers exercices, avait été assigné en 2013 devant le tribunal de commerce par le parquet de Reims, qui l'estimait incapable d'honorer ses dettes, après une saisine du comité d'entreprise.
En février 2013, une autre filiale du groupe GECI, Sky Aircraft, basée à Chambley, Meurthe-et-Moselle), qui portait le projet Skylander (un bimoteur à hélices robuste et rustique) avec 120 salariés, avait été placée en liquidation judiciaire, faute de repreneur par le tribunal de commerce de Briey.