Les salariés du fabricant de chariots de supermarchés Caddie ont cessé le travail mardi à Drusenheim pour exprimer leur inquiétude et réclamer des garanties pour la pérennité du site alsacien en proie à des difficultés financières.
Un administrateur judiciaire doit proposer, d'ici au 9 juin, soit de placer Caddie en redressement judiciaire, soit de recapitaliser la société, soit de la liquider. Une centaine de salariés, parmi les quelque 400 que comptent les ateliers, se sont rassemblés mardi devant l'usine à l'appel des syndicats CFTC, CFDT, CGT, FO, CFE-CGC pour exprimer leur "ras-le-bol" et demander l'intervention de l'Etat, actionnaire à 20% dans le capital du groupe propriétaire, Altia, un sous-traitant automobile. Au même moment, une délégation syndicale a été reçue par le commissaire du ministère du Redressement productif d'Arnaud Montebourg à Strasbourg, a-t-on indiqué de source syndicale.
Les syndicats affirment que l'usine alsacienne est contrainte depuis plusieurs semaines à tourner au ralenti, les ouvriers manquant de fournitures d'assemblage - fil de fer, vis et roues - pour faire sortir les chariots des lignes de production. "La trésorerie est à zéro, et les gens demandent à travailler, c'est le seul message", a déclaré Christophe Payet, délégué CFDT, lors d'une rencontre avec la presse sur le site de Drusenheim. En temps normal, environ 10.000 chariots sortent chaque semaine des chaînes d'assemblage. "La direction ne paie pas les fournisseurs, on a du mal à avoir la fourniture
pour travailler et donc on ne produit pas, on ne facture pas, il n'y a pas d'argent qui rentre", a expliqué Thierry Carl, délégué du personnel CFTC. Interrogée par l'AFP, la direction a reconnu l'existence de "difficultés de trésorerie" et des "situations tendues avec les fournisseurs" mais dit se trouver "en phase de retournement" depuis la reprise des ateliers et de la marque, il y a deux ans par le groupe Altia.
Pour conquérir de nouveaux marchés, l'enseigne a sorti fin 2013 un "chariot hybride" doté d'une corbeille en plastique et d'une structure en métal. "On va avoir besoin d'une augmentation de capital, c'est en cours. Nous avons exprimé nos besoins en ce sens", a indiqué Philippe Janet, directeur opérationnel de Caddie.