Auditionnée mercredi à l'Assemblée Nationale, la ministre de l'Ecologie, du Développement durable et de l'Energie a annoncé qu'elle souhaite faire de Fessenheim un "pôle d'excellence de démantèment nucléaire", mais elle ne veut pas passer par une loi pour fermer la centrale.
La ministre s'est prononcée pour la constitution d'un "groupe de travail spécifique", qui réunirait dès le mois de juin des entreprises, des parlementaires et des collectivités locales, pour étudier les retombées économiques et en matière d'emploi de la fermeture la doyenne des centrales nucléaires françaises prévue pour la fin 2016.
Ségolène Royal souhaite faire de cette centrale "un pôle d'excellence de démantèlement des centrales", dans un marché mondial prometteur de "400 centrales à démanteler", pour que "ce qui est ressenti aujourd'hui comme un préjudice, une injustice (...) soit considéré comme une chance".
Elle a dit préférer aussi que la fermeture de Fessenheim soit décidée sur une base contractuelle, plutôt que par une loi. Ségolène Royal a toutefois estimé que la France ne pourrait renoncer à l'atome, même si l'objectif de réduire à 50% la part d'électricité nucléaire à l'horizon 2025 ne sera pas atteint mécaniquement par une augmentation de la consommation électrique du pays.
Au contraire, le gouvernement table sur une hausse modérée de cette consommation à cette échéance. "C'est l'idée que d'ici 2025, il n'y aura pas de forte croissance de la demande intérieure d'électricité", a-t-elle dit. "Le corollaire de cette vision, c'est que la montée en puissance parallèle, ambitieuse des énergies renouvelables devra s'accompagner d'une évolution de la place de l'énergie nucléaire".
Lors d'une audition en mars, la Direction générale de l'énergie et du climat avait estimé, sur base de cette hypothèse, qu'une vingtaine de réacteurs nucléaires seraient inutiles en France. AFP