Alors que la radio associative installée sur le plateau de Haye depuis 1987 se retrouve face à des difficultés financières, nous avons cherché à comprendre comment est financée une radio associative.
Si une radio commerciale a pour objectif de réaliser des bénéfices après vente des espaces publicitaires et produits dérivés, une radio associative dispose de deux choix :
- soit vivre elle aussi de ses recettes publicitaires
- soit bénéficier de l'aide du fonds de soutien à l'expression radiophonique, dépendant du Ministère de la Culture
Au delà de ce critère, le ministère accorde des subventions...dont le calcul est compliqué. Pour résumer, l'aide pour l'exploitation est très importante en pourcentage lorsque l'association gagne moins de 45.700 euros de recettes globales.
En revanche, si la radio gagne davantage, la proportion de l'aide diminue.
Voir le détail (dans l'arrêté du 29 juillet 2013, déterminant les barèmes de subventions)
Ainsi, selon leur situation, les niveaux d'aide sont très différents :
- une radio dont les recettes globales sont de 15.200 euros percevra 15.000 euros du FSER (soit 98,66% de son budget)
- une radio dont les recettes globales sont de 45.700 euros percevra 36.000 euros (soit 78,77% de son budget)
- et une radio gagnant 80.000 euros percevra 40.000 euros du FSER (soit 50% de son budget)
Tout d'abord au niveau des collectivités locales !
Selon la représentante régionale au Syndicat National des Radios Libres, "notre région rencontre des difficultés particulières, puisque le Conseil Régional de Lorraine est l'un des rares à ne pas apporter d'aides aux radios associatives".
Certains départements ou communes peuvent apporter des compléments.
C'est le cas en l'espèce du département de Meurthe-et-Moselle, et de la Ville de Nancy.
Pour sa part, le Conseil Régional de Lorraine précise que la "collectivité aide certaines radios associatives, par le biais d'aides à l'emploi, lorsque les structures en font la demande ; ces aides sont dégressives sur une durée de 3 ans"
A cela peuvent s'ajouter des dons, ce qui est notamment le cas dans les médias confessionnels (comme le réseau RCF).
Pour évoquer la situation de Radio Caraïb Nancy, la responsable régionale du Syndicat National des Radios Libres précise :
la radio s'est engagé sur des projets de cohésion sociale qui sont très beaux, et qui auraient mérité de bénéficier de subventions plus importantes que celles qu'ils ont reçu...afin de pouvoir couvrir toutes les dépenses ; nous devons nous battre pour que les aides soient globalement plus importantes...afin que notre activité soit mieux considérée, et mieux soutenue !"
La responsable déplore la façon dont sa demande (au nom du syndicat) a été considérée et traitée par ses interlocuteurs au Conseil Régional.
Par ailleurs, à titre personnel, elle ajoute la question du respect d'un budget prévisionnel.
Car, comme pour toute association, un bureau ou un conseil d'administration a normalement le devoir de ne pas engager plus de dépenses que ce que le budget permet de couvrir : "en matière de nombre d'emplois notamment : si nous n'avons pas les moyens d'embaucher plus d'une personne...nous ne pouvons malheureusement pas en embaucher deux !"
Les personnes qui devront se plonger dans la situation de cette radio ne manqueront donc pas de se poser cette question : l'association avait elle les moyens de financer 4 emplois, lorsque les embauches ont été effectuées ? Que disait exactement le budget prévisionnel par rapport à cette situation ?
La radio est à ce jour toujours à la recherche d'aides afin de pouvoir boucler son budget, et continuer à exister.
Voyez notre reportage...