L'édition de midi du journal d'Arte a été "annulée" lundi en raison de la grève d'une partie des intermittents employés par la chaîne franco-allemande, a-t-elle annoncé sur son site internet.
"En raison de la journée de mobilisation contre la réforme de l'assurance-chômage des intermittents du spectacle, suivie par une partie des intermittents d'Arte, l'édition de 12h30 d'Arte Journal est annulée", a indiqué la chaîne sur son site internet. La chaîne n'a pas précisé pas si le mouvement affecterait également la diffusion de son journal du soir, à 19H45. Dans une lettre ouverte à la présidente d'Arte, Véronique Cayla, une "coordination des intermittents d'Alsace" exprime sa "grande inquiétude" face à la réforme, qui met selon eux en danger non seulement les intermittents, "mais également ceux qui les emploient".
"Nous voulons continuer à produire de la culture de qualité. nous voulons que Arte puisse continuer à produire et diffuser des oeuvres fabriquées dans de bonnes conditions sociales", ajoute-t-elle. Dans une lettre ouverte séparée, une intersyndicale CFDT-UNSA/SRCTA-CGT-SNJ estime que "sans les intermittents, Arte n'existerait pas et n'aurait jamais existé sous sa forme actuelle". "Sans les intermittents, Arte diffuserait des jeux télévisés sous licence étrangère, des séries américaines, des soap opéras", estime-t-elle. La chaîne ne pourrait plus traduire ou doubler les programmes étrangers car elle emploie notamment à Strasbourg "de très nombreux intermittents (artistes et techniciens) qui travaillent dans les secteurs de la post-production multilingue", soulignent les syndicats.
En outre, selon eux, l'information et la production à Strasbourg disposeraient de moyens plus limités qu'aujourd'hui et coûteraient plus cher. Enfin, "le siège de la chaîne emploie directement nombre d'intermittents qui participent eux aussi aux activités par définition +intermittentes+ dans les secteurs de l'information, de la production, de l'antenne, de la diffusion de l'habillage et pour la direction artistique", souligne l'intersyndicale. Le collectif a sollicité pour mercredi un rendez-vous auprès de la présidente d'Arte.
Alors que toute la saison des festivals est menacée, les intermittents manifestent ce lundi un peu partout en France pour tenter de faire plier le gouvernement. Les intermittents sont vent debout contre une nouvelle convention d'assurance-chômage, issue d'un accord signé le 22 mars entre le patronat et trois syndicats de salariés
(CFDT, FO et CFTC). Face à l'important déficit de l'Unedic, elle prévoit de durcir les règles d'indemnisation des intermittents du spectacle, comme celles d'autres catégories de chômeurs.