Le tribunal de commerce de Paris a confirmé vendredi le placement en redressement judiciaire du fabricant de chariots de supermarchés Caddie, la société étant en cessation de paiement depuis lundi. Il a fixé à trois mois la période d'observation et nommé un administrateur judiciaire, basé à Paris.
Les syndicats n'ont pas obtenu la désignation de deux administrateurs judiciaires, dont l'un devait opérer à Strasbourg.
L'entreprise alsacienne qui emploie 400 personnes sur son site de Drusenheim (Bas-Rhin) fait partie du groupe français Altia Industry (détenu à 20% par l'Etat via Bpifrance), ce qui explique que le dossier soit examiné par le tribunal de commerce de Paris.
Un plan social est prévu après le placement en redressement au vu des pertes de l'entreprise, d'autant plus qu'Altia Industry, qui compte 48 entreprises pour prèsde 3.000 salariés dans le monde, a lui-même été mis en redressement vendredi.
La filiale Caddie Revêtement est dans le même cas, avec un passif exigible légèrement inférieur à un million d'euros, selon un jugement séparé que s'est procuré l'AFP.
Lundi, 150 à 200 salariés de l'usine Caddie avaient manifesté devant le siège alsacien de la banque publique d'investissement Bpifrance pour
réclamer un nouvel apport d'argent frais.
Malgré une injection fin mai de quelque 2,5 millions d'euros par la banque publique dans Altia pour soutenir Caddie, le fabricant de chariots de supermarché est toujours confronté à de graves problèmes de trésorerie. Faute de pouvoir régler ses fournisseurs, l'usine est à l'arrêt depuis un mois.
Alors que le directeur général d'Altia, Michel Rességuier, s'est déclaré cette semaine favorable à l'entrée de nouveaux actionnaires au capital, seul un plan
de cession est envisagé par le tribunal de commerce, compte tenu de l'importance du passif.
Caddie avait déjà été placé en redressement judiciaire début 2012, puis racheté en juin de la même année par Altia Industry, qui avait alors supprimé 124 emplois.(AFP)