Laurent Hénart demande "l'indépendance" de son parti

Elu à la tête du Parti Radical il y a deux semaines, le maire de Nancy s'est retrouvé pour la première fois au congrès du mouvement centriste en qualité de président. Il s'est donc livré à une déclaration de politique générale ambitieuse pour 2017.

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(Avec AFP)

Le nouveau président du Parti radical Laurent Hénart a mis en avant ce week-end lors du 114ème congrès du Parti Radical "l'indépendance" de son mouvement, et la nécessité pour l'UDI (dont il est l'un des piliers) d'avoir un candidat à la présidentielle de 2017. 

Il y a deux semaines, le maire de Nancy, était élu président (face à Rama Yade au terme d'une campagne qu'il a lui même samedi qualifiée d'"électrique"). Il a succédé ainsi officiellement à Jean-Louis Borloo qui s'est retiré début avril de toutes ses fonctions pour raisons de santé.

Dans le droit fil de sa campagne, Laurent Hénart a mis "l'indépendance" (notamment vis-à-vis de l'UMP) au titre de ses "priorités". 
Convaincu que les Français peuvent faire le choix d'une "troisième voie républicaine", Laurent Hénart a dit son souhait que l'UDI ait à la fois "un projet" et "un candidat" pour 2017. "Ce doit être non négociable", a-t-il lancé à la clôture de ce congrès, devant quelque 2 à 300 personnes à Paris. 
Ce point a d'ailleurs été acté dans la déclaration de politique générale adoptée ce samedi après-midi (avec l'objectif d'être la synthèse de plusieurs résolutions débattues le matin à huis clos).
De même a été décidée une "demande de clarification du positionnement politique du MoDem", avec lequel l'UDI s'est allié à l'automne dernier.

Désireux de "tourner la page" de l'élection, Laurent Hénart a aussi assuré que l'ancienne ministre Rama Yade (à qui il reproche ses "attaches  sarkozystes"), a "toute sa place" au sein du parti. Rama Yade avait mis en cause la légitimité de l'élection de son rival, après des accusations de fichiers d'adhérents gonflés parues dans la presse. 

Le débat à huis clos samedi matin a donc inévitablement été tendu. "Nous sommes cet après-midi plus apaisés que ce matin au premier café", a expliqué Laurent Hénart. 
Yves Jego, vice président du Parti, a de son côté incité à "faire la paix". En campagne pour la présidence de l'UDI, en tandem avec Chantal Jouanno, M. Jégo a profité de cette tribune pour affirmer haut et fort que le Parti radical n'était pas "soluble" dans l'UDI

Au sein de l'UDI "les radicaux, ce sont les plus faciles à vivre, les plus volontaires", expliquait récemment un élu centriste mais "ils ne veulent pas qu'on se mêle de leurs affaires et ils ne veulent pas disparaître". Les radicaux ont aussi voté en faveur d'une "convention de législature avec l'UDI", qui "stabilise le financement public légal du Parti radical". La question du financement de l'UDI et de la contribution respective de ses composantes est très épineuse depuis sa création à l'automne 2012. "L'UDI doit être plurielle, elle doit être fédérale. Il faut qu'on soit à 100% dans l'UDI et qu'on y soit clairement", a aussi martelé Laurent Hénart.

Le candidat Yves Jégo -- qui dit vouloir "porter l'esprit de Jean-Louis Borloo" -- a exhorté les adhérents de l'UDI à la "liberté" et à ne pas se déterminer en
fonction de leur chapelle. Il a remercié Laurent Hénart de ne pas avoir donné de consigne.
Il y a actuellement cinq candidats (MM. Morin, Lagarde, Fromantin, Arthuis et le tandem Jégo-Jouanno) déclarés pour la présidence de l'UDI.
Avec le Nouveau centre d'Hervé Morin, le Parti radical est l'un des piliers de l'UDI. L'élection pour la présidence de l'UDI aura lieu à l'automne et le congrès
le 15 novembre.


Le plus vieux parti de France
Après avoir été une composante de l'UDF puis avoir intégré l'UMP en 2002, le Parti radical est sorti de son giron en 2011. Il a initié l'UDI (Union des démocrates et indépendants) à l'automne 2012 sous l'impulsion de Jean-Louis Borloo. 

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