Les frères et la soeur de Vincent Lambert demandent à la Cour européenne des droits de l'Homme de déclarer irrecevable le recours des parents pour son maintien en vie.
"Nous demandons à la Cour européenne des droits de l'Homme (CEDH) de déclarerirrecevable" ce recours qui "constitue un acharnement thérapeutique et judiciaire
en totale contradiction avec ses demandes", déclarent dans une tribune transmise à l'AFP Joseph Lambert,
frère de Vincent, Marie Lambert, sa soeur, Frédéric Philippon, Guy-Noël Philippon
et Dominique Lambert, demi-frères de Vincent Lambert.
La CEDH avait demandé le 24 juin aux autorités françaises de maintenir en vie
Vincent Lambert, alors que le Conseil d'Etat venait de juger légale la décision
médicale d'arrêter ses traitements. Par cette mesure d'urgence, la CEDH voulait
se donner le temps d'examiner la recevabilité de cette requête et le fond de l'affaire.
"Il est maintenant acté qu'il ne peut plus communiquer avec
ses proches et particulièrement avec sa fille de 6 ans. Les lésions irréversibles
plusieurs fois établies nous ont tous convaincus de ce qu'il voudrait qu'on fasse
pour lui maintenant : le laisser partir", déclarent les signataires de cette tribune.
"Vincent ne souhaiterait pas "survivre"
"Vincent ne souhaiterait pas survivre dans les conditions actuelles de sa situation
médicale. L'intime conviction que nous partageons tous est que sa vie actuelle
n'en est plus une dès lors que Vincent ne l'aurait lui-même plus considéré comme
une vie", ajoutent-ils.
Une expertise médicale demandée par le Conseil d'Etat avait confirmé l'irréversibilité
des lésions cérébrales de Vincent Lambert, dont l'état, qui s'est dégradé depuis
plusieurs années, a été déclaré incurable.
"Lésions irréversibles"
"La dernière expertise médicale a permis de lever notre doute légitime : ressent-il
une souffrance ? Non, puisqu'il n'a plus de conscience, même si son corps est douloureux
et que son état se dégrade. Cette question levée nous a libérés d'un poids qui
nous accablait tous", poursuivent les auteurs de la tribune.
"Nous pensons qu'il est grand temps de préserver sa liberté de conscience, la
plus ultime et la plus difficile pour nous. Nous souhaitons laisser partir celui
qui n'est déjà presque plus là, le libérer de ce corps et de cette tête qui ne
répondent plus, en laissant maintenant à la Cour Européenne des Droits de l'Homme
garantir ses dernières volontés", concluent-ils.
Ses parents, Pierre et Viviane Lambert, ainsi qu'un frère et une soeur, réclament
qu'il soit maintenu en vie. A l'inverse, son épouse Rachel, son neveu François, six autres frères et soeurs
et le corps médical se prononcent pour l'arrêt des soins, considérant qu'il est
incurable et que cela correspond à sa volonté.