Rachel Lambert : un livre pour dire "je t'aime" et "au revoir" à Vincent

L'épouse de Vincent Lambert, ce tétraplégique hospitalisé dans un état de conscience minimale au CHU de Reims, publie ce lundi 29 septembre 2014 "Vincent, parce que je l'aime je veux le laisser partir" aux éditions Fayard.

Elle refusait jusque là généralement de témoigner à visage découvert. Mais depuis le jugement du Conseil d'Etat et de la Cours Européenne de Justice, quelques images de la femme de Vincent Lambert étaient furtivement parues dans la presse. Avec la publication de son ouvrage, l'épouse du tétraplégique a choisi d'apparaître au grand jour pour continuer son combat en faveur du droit à laisser mourir celui qui a partagé sa vie.

"Vincent, parce que je l'aime je veux le laisser partir" se présente comme un témoignage. Un témoignage qui veut frapper l'opinion public : "En acceptant de le laisser partir, je lui sauve la vie" explique Rachel Lambert en quatrième de couverture.

J'ai du déménager pour protéger mon enfant


A 33 ans, cette infirmière n'a pas seulement pris la plume. Depuis deux jours elle enchaîne les interviews dans la presse nationale. Un long entretien dans le Journal du Dimanche, où elle confie que "cette histoire est folle", qu'elle la "dépasse".

"J'ai subi des pressions, j'ai été insultée, suivie par un détective (...) On a menacé la vie du médecin qui le soignait, celle de la famille de ce docteur qui, épuisé, a fini par quitter l'hôpital. À cause de tout ce tumulte, j'ai dû m'éloigner de Vincent et déménager pour protéger mon enfant. C'est une violence irraisonnée."

Marathon médiatique


La parution du livre de Rachel Lambert intervient effectivement quelques semaines après la démission du docteur Eric Kariger, chef du service des soins palliatifs du CHU de Reims. Le praticien a lui aussi dénoncé à plusieurs reprises les menaces dont il a été l'objet de la part des opposants à l'euthanasie regroupés au sein du mouvement pro-vie.

Je ne veux pas que Vincent soit un étendard


Toujours dans les colonnes du JDD, l'épouse de Vincent Lambert réaffirme qu'elle avait évoqué la fin de vie avec lui : "À l'époque, comme je travaillais auprès d'handicapés, le sujet était venu tout naturellement dans la conversation (...) Lui ne supportait pas l'idée d'être cloué à un lit, dépendant (...) Vincent était, pour lui-même, favorable à l'euthanasie en cas de malheur". Des propos qu'elle a répétés dimanche soir chez nos confrères de Sept-à-Huit sur TF1.


Le marathon médiatique s'est poursuivi ce lundi matin sur Europe 1. Rachel Lambert a répondu aux questions de Thomas Sotto. Elle s'est défendue d'être une militante pro-euthanasie : "Je ne veux pas que Vincent soit un étendard". Elle refuse aussi d'être systématiquement opposée aux parents de Vincent, des catholiques traditionnalistes, qui ont toujours refusé l'hypothèse de la fin de vie pour leur fils.



Écoutez l'intégralité de l'interview de Rachel Lambert sur Europe 1


Rachel Lambert : "j'ai besoin qu'il reste... par Europe1fr
Sur l'antenne de France Bleu Champagne-Ardenne, Rachel Lambert a expliqué que ce livre était aussi important pour qu'il reste quelque chose de beau de son histoire d'amour entre elle et Vincent.

 

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