La justice allemande a renoncé mardi faute de preuves à juger un ancien SS soupçonné d'avoir participé au massacre d'Oradour-sur-Glane. A 89 ans, Werner Christukat a bénéficié d'un non-lieu.

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Werner Christukat ne pourra pas être jugé pour "complicité de meurtre" et "meurtre en réunion" de 25 personnes à Oradour-sur-Glane, le 10 juin 1944. Cet ancien membre de la division "Das Reich", qui avait liquidé la quasi totalité de ce village de la Haute-Vienne, avait 19 ans à l'époque et se trouvait bien sur les lieux : il l'a toujours reconnu et a été inculpé en janvier 2014.

Selon sa défense, M. Christukat n'aurait fait que monter la garde près des véhicules, et aurait même "sauvé la vie de deux femmes" en leur conseillant de "retourner dans la forêt". La justice allemande le soupçonnait d'avoir tiré à la mitrailleuse sur un groupe de civils rassemblés dans une grange, avant d'achever les blessés et de mettre le feu au bâtiment, avec l'aide d'un complice.

Les juges du tribunal de Cologne ont rejeté une liste fournie par le parquet selon laquelle le suspect était chargé de tirer à la mitrailleuse. Selon eux, le document était "incomplet". Sa présence à Oradour "ne peut être considérée comme une complicité de meurtres", a souligné le tribunal.

L'un des rares survivants du massacre, Robert Hébras, âgé lui aussi de 89 ans a affirmé :

"Je suis désabusé (...) Il est impossible même pour nous, survivants, d'identifier formellement ce monsieur comme ayant été à la grange".


M. Hébras aurait voulu que l'ancien SS "ait le courage de raconter" ce qu'il faisait à Oradour. Le témoignage du suspect en janvier dernier l'avait fait réagir, tout comme l'ancien maire d'Oradour, Raymond Frugier.
reportage : Franck Petit; Nassuf Djailani; Bastien Boulesteix.

"A ce jour, personne d'autre n'est susceptible d'être mis en accusation, d'une façon ou d'une autre", a expliqué à l'AFP Andreas Brendel, procureur général de l'Office central chargé d'enquêter sur les crimes nazis, qui mène depuis quatre ans les investigations sur Oradour.

Les investigations sur le massacre avaient été relancées en octobre 2010, après la découverte par un historien d'un document tiré d'une enquête de la Stasi (les services secrets d'ex-RDA). Il apportait notamment le témoignage d'un ancien SS présent à Oradour, révélant cette phrase lancée aux troupes par l'un des chefs avant la tuerie: "Aujourd'hui, le sang doit couler".

Le 10 juin 1944, 642 personnes avaient été massacrées en représailles d'assauts de la Résistance du Sud-Ouest. Parmi les victimes, plus de 450 femmes et enfants

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