L’ancien patron du service de chirurgie cardiaque du centre hospitalier de Metz avait été suspendu en 2010 puis révoqué un an plus tard en raison d’une surmortalité dans son service. La justice administrative est revenue sur sa décision vendredi 19 décembre.
Nouveau rebondissement dans l’affaire du docteur Pierre-Michel Roux. Une décision de la Cour d’appel administrative de Nancy rendue jeudi a annulé la révocation de l’ancien chef du service de chirurgie cardiaque du centre hospitalier de Metz, prononcée en 2011 en raison d'une surmortalité dans son service, a annoncé vendredi 19 décembre une source proche du dossier.
En 2010, le chirurgien avait été suspendu puis révoqué huit mois plus tard à la suite d’une enquête de l’Agence de santé régionale (ARS). Celle-ci avait mis en évidence un taux de mortalité deux fois supérieur à la moyenne nationale dans son service ("19 % en 2009 et de 21 % en 2010 pour une moyenne nationale de 6,3 %", selon Le Républicain Lorrain).
Actes opératoires complexes
Le quotidien régional rappelait en mai 2013 que "les experts diligentés par l’ARS [à l’été et à l’automne 2010] avaient noté que le service dirigé par Pierre-Michel Roux procédait à des réalisations d’actes chirurgicaux multiples non validés, non indiqués, voire franchement délétères, qui ne correspondaient à aucune recommandation sanitaire".Contestée par les médecins, la révocation du Dr Roux avait été confirmée par le tribunal administratif de Strasbourg en juin 2013. Son avocat, Me Jonathan Quaderi, avait alors dénoncé "l'absence de preuves des faits que l'administration a allégués pour prononcer ses sanctions", le Dr Pierre-Michel Roux ayant toujours argué qu'il prenait en charge des cas graves et procédait à des actes opératoires complexes, qui expliquaient selon lui la surmortalité. Pour les partisans du médecin, la révocation du Dr Roux s'inscrivait dans la volonté de l'ARS de fermer le service de Metz au profit de celui de Nancy.
La décision du tribunal administratif de Strasbourg reste indépendante des plaintes contre X déposées par les familles des anciens patients du Dr Roux pour "abus de faiblesse, blessures et homicides involontaires", toujours en instruction au tribunal de grande instance de Metz.