Un militant de la Confédération Nationale du Travail, poursuivi par la SNCF depuis 2006 pour avoir participé à un blocage de voies ferrées pendant une manifestation anti-CPE à Metz, a vu sa peine de 40.000 euros de dommages et intérêts confirmée vendredi 9 janvier 2015 en appel.
La Confédération Nationale du Travail est une organisation anarcho-syndicaliste.
C'est un coup dur, a déclaré Fouad Harjane à l'AFP, visiblement abattu à l'issue de la décision de la cour d'appel de Metz. Mais j'irai en cassation et jusque devant la Cour européenne des droits de l'Homme s'il le faut, a-t-il ajouté.
Son avocat, Me Ralph Blindauer, a confirmé qu'ils feront un pourvoi en cassation, dénonçant un "acharnement" de la SNCF contre un homme " qui n'a pas un rond".
Ce pourvoi n'étant pas suspensif, la SNCF peut très bien exiger l'exécution de cette décision, a t-il précisé l'avocat.
"Maintenant, je pense que la SNCF aura la sagesse de considérer d'une part qu'elle n'a aucune chance de récupérer le premier centime et d'autre part que c'est quand même un peu "crade" de s'acharner sur un mec alors qu'il y en avait 800 sur les voies", a-t-il estimé.
Si la SNCF cherchait une décision symbolique, "c'est bon, elle l'a obtenue", a-t-il dit.
M. Harjane, 34 ans, avait été condamné au civil en première instance en mars 2013 à verser près de 40.000 euros de dommages et intérêts à la SNCF pour un blocage de la gare de Metz par des manifestants anti-CPE le 30 mars 2006. Ce blocage avait occasionné de nombreux retards de trains. Le syndicaliste de la
CNT avait alors dénoncé un "procès politique pour l'exemple".
Interrogé par l'AFP un porte-parole de la SNCF-Lorraine s'est refusé à tout commentaire concernant "une décision de justice".