"Je suis Vincent Lambert" en référence à "Je suis Charlie". Devenus experts dans le détournement des mots d'ordre depuis la Manif Pour Tous, les catholiques traditionalistes ont défilé dans les rues de Paris ce dimanche 25 janvier 2015 en prenant comme symbole le cas du tétraplégique marnais.
Ils sont venus de toute la France. Dans le cortège on aurait pu croire que les Rémois auraient été nombreux, surtout quand on sait que Vincent Lambert est hospitalisé dans la Cité des Sacre. Las, le bus qui devait transporter les militants pro-life de la Marne a été annulé ce matin. A la sortie de la cathédrale de Reims ils n'étaient qu'une poignée et c'est donc en voiture que ces catholiques traditionalistes ont rallié la capitale pour battre le pavé.
Viviane Lambert en tête de cortège
Malgré cette faible mobilisation champardennaise, plusieurs milliers de personnes ont défilé dans l'après-midi à Paris. Tous ont marché aux coté de Viviane Lambert, venue spécialement de la Drôme où elle réside. Contrairement à Rachel Lambert, l'épouse de Vincent qui s'est progressivement ralié à cette idée, la maman de Vincent continue de s'opposer à la fin de vie de son fils. Tétraplégique, celui-ci est aussi plongé dans un état végétatif depuis qu'il a été victime d'un accident de la route il y a sept ans.
#LMPV Tous derrière Vincent Lambert
#MPVRN
Non à l' #euthanasie pic.twitter.com/JR5GHZV8t3
— Chouan Oяphelin ن (@ChouanOrphelin) 25 Janvier 2015Cette 10e édition de la Marche pour la vie, pourtant initialement dédiée à la dénonciation de l'avortement, a donc choisi de s'élever contre "la légalisation de gestes euthanasiques", quatre jours après un débat sur la fin de vie à l'Assemblée nationale, autour d'un texte déposé par Jean Leonetti (UMP) et Alain Claeys (PS).
10.000 personnes selon les organisateurs
Sous la banderole de tête "Je suis Vincent Lambert", avait pris place Viviane Lambert, l'avocat de cette dernière, Jérôme Triomphe et, en blouse blanche et stéthoscope, le neurologue Xavier Ducros, conseiller médical des parents de Vincent Lambert.
"On se bat pour Vincent mais aussi pour la société (...) Il y a une porte qui s'est ouverte. Aujourd'hui, c'est Vincent. Il n'est pas le premier et il ne sera pas le dernier", a-t-elle assuré à la presse avant le début de la manifestation. "La loi Leonetti permet l'euthanasie; c'est grave de l'introduire dans le droit sans la nommer", a renchéri le Pr Ducros.
Le soutien du Pape François ?
Les organisateurs de la Marche disent avoir reçu le soutien du Pape François. Ils font un lien direct entre l'interruption volontaire de grossesse (IVG) et "le droit à mourir dans la dignité" et, pour les malades incurables, de "bénéficier d'une sédation profonde et continue", comme proposé par Jean Leonetti et Alain Claeys. "L'avortement est un permis de tuer, mis dans la loi sous couvert de la liberté des femmes, qui se poursuit aujourd'hui" avec les textes en débat, a dit Cécile Edel, présidente de Choisir la vie, un des mouvements fondateurs de la Marche lors de la conférence de presse avec Viviane Lambert.
La Cour européenne des droits de l'Homme est actuellement saisie de l'affaire Vincent Lambert par ses parents notamment qui refusent une décision du conseil d'Etat en faveur de l'arrêt de l'alimentation et hydratation artificielles de cet homme de 38 ans.
(avec AFP)
