Détournement de biens publics : François Grosdidier condamné à 6000 euros d'amende

Le tribunal correctionnel de Metz a condamné jeudi le sénateur-maire UMP de Woippy (Moselle) François Grosdidier à 6.000 euros d'amende, dont 2.000 avec sursis, pour détournement de biens publics, tout en le relaxant des principaux chefs d'accusation. L'élu se réserve la possibilité de faire appel. 

François Grosdidier a été condamné à 6000 euros d’amende par le tribunal correctionnel de Metz le jeudi 12 février 2015 pour détournement de biens publics.

Une affaire vieille de 10 ans

François Grosdidier a été condamné pour avoir utilisé un véhicule de fonction de sa mairie pour se rendre fréquemment à Paris, à l'époque où il était député et candidat à la présidence de l'UMP en 2004.
Il a aussi été condamné pour "complicité" dans des prises illégales d'intérêts par plusieurs de ses conseillers municipaux et contractuels de sa mairie, anciens ou actuels, dont quatre ont été également condamnés à de faibles amendes.

Relaxé des principaux chefs d'accusation

Cependant, le sénateur-maire a été relaxé des principaux chefs d'accusation, notamment une utilisation "abusive" de sa franchise postale parlementaire pour des courriers sans lien direct avec son mandat de député, et la prise en charge par la commune de frais d'impression de tracts politiques et de coûts liés à sa permanence parlementaire.
"En condamnant François Grosdidier pour des bricoles, le tribunal a ouvert la boîte de Pandore", a estimé son avocat Me Alain Behr, interrogé par l'AFP.
Car "une interprétation aussi restrictive est de nature à remettre en cause le fonctionnement de la vie politique. Si l'on appliquait la même stratégie aux adversaires politiques, on remplirait l'audience correctionnelle", a-t-il assuré.
Lors du procès le 22 janvier 2015, le procureur Gilles Bourdier avait requis 7.500 euros d'amende à l'encontre de François Grosdidier. Tout en confiant avoir l'impression d'une "instrumentalisation" de la justice dans cette affaire pour "régler des comptes" entre ennemis politiques.

"La montagne n'accouche même pas d'une souris"

L'affaire avait démarré en 2004-2005 avec des plaintes successives de deux membres de la première équipe municipale de François Grosdidier, maire de Woippy depuis 2001, avec lequel ils s'étaient brouillés. Après dix ans d'enquête, des perquisitions massives à la mairie de Woippy et plusieurs gardes à vue, "la montagne n'accouche même pas d'une souris, mais d'une demi-souris", a ironisé François Grosdidier, interrogé par l'AFP, jugeant "dérisoires" les faits pour lesquels il a été condamné. "Je ne sais pas encore si je vais faire appel. Mais si je paie mon amende, je vais saisir la justice pour demander qu'elle soit la même pour tous les élus de la République", a-t-il ajouté.
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