Les fonctionnaires pourront, à partir du mois de mai, donner des RTT à leurs collègues devant s'occuper d'un enfant gravement malade, a annoncé vendredi la ministre de la Fonction publique Marylise Lebranchu, réagissant ainsi au cas concret d'un couple de policiers mulhousiens.
Interviews : Marylise Lebranchu, ministre de la Fonction publique
extrait RTL - ce matin - Edouard Martin, président de l'association "Une roulade pour Charline"
La ministre réagissait ainsi à l'appel lancé par un couple de policiers mulhousiens, dont la fille de cinq ans, Charline, est atteinte d'une tumeur cérébrale incurable et n'a plus que quelques mois à vivre. L'annonce de ce diagnostic a suscité un "vaste élan de solidarité" parmi les 450 policiers du Haut-Rhin, dont beaucoup ont proposé aux parents de leur faire don d'un ou plusieurs jours de RTT, afin qu'ils puissent rester en permanence auprès de leur fille, a expliqué Edouard Martin, un collègue du père de la fillette qui a pris la tête d'une association pour venir en aide à la famille.
"On veut ne rien regretter, on ne veut pas passer nos journées au travail et ne pas profiter d'elle, car elle a douze mois à vivre!", a dit la mère, Isabelle, interrogée par RTL. Le don de RTT ou de jours de congés entre collègues dans ce type de situation a été rendu possible par une loi votée au printemps 2014. Mais jusqu'à présent ce texte ne s'appliquait qu'aux salariés du privé. Dans la fonction publique, a souligné Mme Lebranchu, le décret d'application doit d'abord être soumis à un organisme de concertation associant les syndicats de fonctionnaires et les employeurs publics, ce qui a compliqué le calendrier.
Le décret, finalement attendu pour mai, aura un effet rétroactif, a promis Mme Lebranchu : les parents concernés pourront acquérir les jours de RTT de leurs collègues pour compenser a posteriori des congés qu'ils auraient déjà pris. "Pour notre cas personnel, c'est une petite victoire et un soulagement", a réagi Régis, le père de Charline. "Tant mieux pour nous, et pour les autres, car d'autres en auront besoin", a-t-il ajouté. "On se pose encore la question pourquoi ça n'a pas été fait tout de suite, on aurait pu économiser notre énergie pour profiter encore plus de notre fille", a dit le fonctionnaire. Selon M. Martin, de nombreux employés de la fonction publique en France sont dans une situation similaire et attendent avec impatience la publication du décret.