Alcatel-Lucent, ancien géant de la téléphonie née en Alsace, va fusionner d’ici 2016 avec le finlandais Nokia. Les salariés, 8 000 en France, redoutent un nouveau plan social.
Alcatel-Lucent en passe de devenir un groupe européen de poids. L’entreprise, née en Alsace, a signé un accord ce mercredi avec Nokia. Le finlandais va racheter le groupe pour 15.6 milliards d’euros d’ici le premier semestre 2016.
En France, la décision inquiète les employés d’Alcatel-Lucent. Le groupe emploie 8000 personnes et 53 000 personnes dans le monde, contre 55 000 pour Nokia. En octobre 2013, dans le cadre de son plan stratégique "Shift 2013-2015", il avait planifié 10 000 suppressions de postes, dont 600 dans l’Hexagone.
Mais au terme d’une rencontre la veille à l’Elysée avec le président François Hollande, les deux groupes ont annoncé des contreparties en termes d’emplois en France. Nokia, qui emploie actuellement 55 000 personnes dans le monde, a consenti l'embauche de "500 chercheurs de plus" pour "investir dans la 5G" (la téléphonie de nouvelle génération), selon le PDG d'Alcatel-Lucent, Michel Combes, dans un entretien sur BFM Business.
Les deux anciens géants des télécoms espèrent ainsi rivaliser avec le Suédois Ericsson et la nouvelle concurrence chinoise. Le nouveau groupe s'appellera Nokia, sera basé en Finlande et dirigé par les actuels patrons de l'équipementier finlandais. Le groupe finlandais prévoit une opération financière destinée à entrer dans le capital d’Alcatel-Lucent, le valorisant à 16,5 milliards de dollars. Au terme de la transaction, les actionnaires de Nokia détiendront deux tiers du capital du groupe fusionné et ceux d'Alcatel, le tiers restant.