Le Parlement allemand a adopté vendredi 8 mai 2015 cette vignette automobile qui dans les faits ne concernera que les usagers étrangers. Lorrains et frontaliers sont directement concernés, il leur en coûtera 5, 10 ou 15 euros pour une vignette de courte durée . entrée en vigueur courant 2016.
Le Parlement allemand a adopté vendredi 8 mai 2015 un projet décrié de péage automobile, qui pénalisera en premier lieu les usagers étrangers et contre lequel Bruxelles et plusieurs voisins de l'Allemagne pestent déjà.
Le Bundesrat, la chambre haute du Parlement, a donné son feu vert au texte déjà validé par le Bundestag (chambre basse) et qui prévoit d'instaurer courant 2016 sur les autoroutes et routes nationales allemandes une vignette annuelle dont le montant, défini par l'âge de la voiture, la cylindrée du moteur et certains critères environnementaux, peut atteindre 130 euros.
Ce projet était le cheval de bataille du CSU, petit frère bavarois du parti conservateur d'Angela Merkel et membre de la coalition au pouvoir. Le CSU avait fait miroiter à ses électeurs l'introduction d'un péage pour les étrangers, promesse porteuse dans une région où de nombreux habitants paient pour utiliser les autoroutes de l'Autriche et la Suisse voisines.
Comme un péage applicable aux seuls étrangers contreviendrait de manière éclatante aux règles européennes, le projet retenu est celui d'une vignette électronique à payer par tous. Mais pour s'assurer que dans les faits les étrangers seront effectivement les seuls à payer en plus, la taxe dont s'acquitte déjà tout propriétaire de voiture en Allemagne sera minorée pour éviter une double charge.
il faut toutefois préciser que les visiteurs ponctuels, eux, ne devront s'acquitter, pour les seules autoroutes, de 5, 10 ou 15 euros pour une vignette valable dix jours, et de 16 à 30 euros pour une vignette valable deux mois.. Pour le moment, en Allemagne, seuls les poids lourds paient un péage.
"Le péage (automobile) garantit sur le long terme le développement de nos infrastructures", a défendu devant le Bundesrat le ministre des Transports Alexander Dobrindt. Selon le ministre, le mécanisme doit rapporter 500 millions d'euros supplémentaires par an, hors frais de fonctionnement, qui seront investis dans la maintenance et l'expansion du réseau routier de la première économie européenne.
Avant même son adoption, le projet a fait l'objet de nombreuses critiques de la part des pays voisins, notamment l'Autriche, les Pays-Bas ou encore la France, où l'Alsace et la Lorraine comptent de nombreux frontaliers, mais aussi de la part de la Commission européenne, qui s'inquiète d'une discrimination des automobilistes étrangers.