L'art et la guerre. La photographie n'en est encore qu'à ses prémices lorsque la guerre de 1870 débute, alors ce sont les panoramas de guerre qui font connaître les faits d'armes des belligérants. "Panoramas de guerre", un documentaire à voir lundi 12 octobre à 00h40 sur France 3 Grand Est.
Le documentaire "Panoramas de guerre" réalisé par Rüdiger Mörsdorf à voir lundi 12 octobre à 00h40 sur France 3 Grand Est.
C'est une affaire de passionnés. Passionnés d'histoire, passionnés d'art, passionné de techniques.
C'est une affaire de peintres, de stratèges et de soldats.
C'est une affaire d'Etats, de Nations et de Peuples.
C'est aussi un zoom sur une époque, sa grandeur et sa décadence.
Prenez le temps de découvrir les trois bonnes raisons de regarder le documentaire "Panoramas de Guerre"
1 Décrypter la propagande d'une époque
Peu de photographies, pas de cinéma, ni de télé encore moins d'Internet.Le XIXème siècle, c'est celui des représentations théâtrales. Les gens se pressent aux spectacles.
Parmi ces spectacles il y a les panoramas de batailles.
Conçus pour donner l'impression au spectateur qu'il est au coeur de l'événement, la fresque est exposée de façon circulaire dans des rotondes. Le visiteur est comme englobé par la scène.
Toutes les villes d'Europe sont pourvues de rotondes.
Les fresques, elles, réalisées toutes sur le même format et peuvent ainsi voyager de ville en ville, exposées de rotonde en rotonde.
C'est un moyen d'information de masse. Les détails représentés par les peintres y sont saisissants, criants de vérité.
De quoi susciter des émotions chez les civils éloignés du front. Un sentiment national.
Car les fresques géantes représentent des batailles à la gloire d'une nation. Un vaste programme de propagande.
Un million de vues pour chacune des fresques, de quoi faire pâlir de jalousie nombre de productions Internet !
2 S'extasier devant le travail des peintres
Il s'agit de rendre le sujet le plus réaliste possible.Le peintre doit faire du repérage des lieux, esquisser de nombreux croquis.
Il doit effectuer des recherches sur les uniformes, les stratégies.
Il rencontre aussi les témoins.
D'abord artiste peintre, il doit aussi se faire enquêteur et artisan. Car ces scènes qu'il peint sont la somme de scènes associées, le tout réalisé dans des proportions gigantesques, 120 mètres de longueur par 20 mètres de hauteur.L'objectif des fresques : montrer l'horreur de la guerre et le destin tragique des soldats.
Un travail de Titan.
Selon Yadegar Asisi qui tente de les remettre au goût du jourUne forme d'art reléguée à tort aux oubliettes
3 Reconstituer un puzzle
De ces grandes fresques guerrières, il ne reste que peu de traces.Détail paradoxal, la seule fresque conservée entièrement l'est en Suisse, pays neutre : "Le panorama de Boubarki" exposée à Lucerne. Elle évoque la déroute d'un régiment de l'armée française, recueilli en Suisse et secouru par les premiers membres de la Croix-Rouge créée par Henri Dunant.
Mais, le documentaire s'attache surtout à raconter l'histoire de cette guerre oubliée de 1870, à travers deux panoramas entièrement ou partiellement disparus.
- "Le panorama de Rezonville" réalisé par deux peintre français Alphonse de Neuville et Edouard Detaille.
- Et "Le panorama de Sedan" réalisé par le peintre allemand Anton von Werner.
L'une de ces fresques a été divisée en de multiples tableaux, façon puzzle.
Un passionné, à l'aide d'une simple esquisse, a cherché à rassembler un maximum de parties de cette fresque, éparpillées d'Oslo à Buenos-Aires. Toutes ces parties rassemblées sont aujourd'hui visibles au Musée de la Guerre de 1870 et de l'Annexion de Gravelotte.
Pendant près d'un mois, Loïc et Alex, graphistes de l'atelier de vidéographie de France Télévisions à Nancy, ont travaillé pour reconstituer l'ensemble. À partir de l'esquisse en noir et blanc et des photos des morceaux retrouvés, ils ont patiemment harmonisé les couleurs de ce morceaux et recrées entièrement celles des morceaux disparus.
Encore une histoire de patience et de persévérance.
Le documentaire Panoramas de Guerre
Auteur réalisateur : Rüdiger MörsdorfCoproduction : Ere Production / Saarländischer Rundfunk / France Télévisions