Après une période de déni, Gérard Muller a fini par accepter sa maladie, il en a même fait une force. Sportif passionné, il a sillonné le monde pour venir en aide aux adultes et enfants aveugles en leur prouvant que, malgré le handicap, tous sont capables de grandes choses.
"Je cherchais le ballon devant moi, je regardais dans sa direction mais ne le voyais pas toujours. Ce jour-là, lors de la consultation, le ciel m'est tombé sur la tête." Gérard Muller était alors un jeune adulte plein de vie et il ne voulait pas entendre ce que l'ophtalmologue lui disait. Les années qui s'ensuivirent ont été celles du déni, de la tristesse, de la colère aussi. Mais le handicap s'est rappelé à lui. Gérard Muller, jeune pharmacien a fini par ne plus voir ses clients de l'autre côté du comptoir.
"Tu as une rétinite pigmentaire. Tu seras aveugle à 50" lui avait dit le l'ophtalmologue et c'est ce qui est arrivé. Gérard n'a eu d'autre choix que d'accepter le handicap : lui qui a vu la lumière pendant 50 ans, n'y voyait plus rien. Aujourd'hui, âgé de 71 ans Gérard Muller a écrit son histoire dans un livre "Je vois mon bonheur", une autobiographie nécessaire pour nous prouver que les handicapés peuvent réussir de grandes et belles choses dans leur vie.
J'ai toujours aimé le sport, surtout le vélo, c'est lui qui m'a sauvé - Gérard Muller
Après l'acceptation de son handicap, Gérard s'est très vite remis en selle. Il a troqué son vélo contre un tandem et a sillonné l'Europe en compagnie d'autres associations d'handicapés pour alerter les politiciens sur la situation des dix millions d'aveugles sur le continent. "J'ai lancé l'Euro tandem tour puis j'ai voulu aller au Brésil pour y faire la même chose", ainsi Gérard s'est rendu plusieurs fois à Bahia pour venir en aide aux handicapés et les sensibiliser à la pratique sportive et les former au maniement de la canne blanche. Une expérience qu'il réitérera au Burkina Faso.
A coeur vaillant, rien d'impossible ! Pourquoi ne pas m'attaquer au chemin de Saint-Jacques ? - Gérard Muller
Quand Gérard Muller descendait de son tandem c'était pour chausser ses chaussures de marche. Sa canne blanche, munie d'un GPS spécial, à la main, il partait pour de long périple. C'est ainsi qu'il s'est élancé sur le chemin de Saint-Jacques-de-Compostelle, accompagné par moment par son épouse Anny.
Un autre moyen de montrer qu'un aveugle peut être relativement autonome.
Des actions menées pour gagner en confiance mais aussi pour récolter des fonds et, ainsi, faire avancer la recherche. Gérard Muller a participé à la création de l'Institut de la vision, l'un des plus importants centres de recherche intégrée sur les maladies de la vision en Europe.