Académie de Reims : les "stylos rouges" préparent la fronde enseignante

Les enseignants en colère ont décidé de se regrouper sur le groupe Facebook baptisé les Stylos rouges. Ils réclament davantage de reconnaissance et de moyens. Dans l'Académie de Reims, le mouvement s'organise.

Outil emblématique des enseignants, le stylo rouge est devenu le symbole de leur colère. Dans la foulée du hashtag #Pas de vague sur Twitter, les profs organisent leur révolte sur les réseaux sociaux. Baptisé les Stylos rouges, un groupe facebook qui recense aujourd'hui plus de 58.000 membres a été créé.

Dans l'Académie de Reims, le groupe qui a vu le jour le 29 décembre compte à ce jour plus de 700 membres. "On est en train de s'organiser, précise Cyril, enseignant en premier degré et l'un des trois administrateurs du groupe champardennais. Les premières actions devraient avoir lieu dès la semaine prochaine."
 

Revalorisation du métier

Le mouvement a débuté après un discours d'Emmanuel Macron aux gilets jaunes, le 11 décembre dernier, où il s'est adressé à de nombreuses professions, sans avoir un mot pour les enseignants. Un manque de reconnaissance de la part de leur employeur, l'Etat, mais aussi de la société, dont souffrent les enseignants.

"Notre métier est mal connu, regrette Cyril. Chaque jour, on doit s'adapter à nos élèves, on est en perpétuel construction de nos outils. Derrière nos heures de cours, il y a un énorme travail de préparation." 
 


Un "vrai ras-le-bol"

Absence de considération, baisse du pouvoir d'achat, manque de moyens, classes surchargées... Les stylos rouges demandent clairement au ministre Jean-Michel Blanquer de revoir sa copie. Les revendications, listées dans un manifeste publié sur leur site internet, sont nombreuses.

A commencer par les salaires. "Un prof des écoles débutant touche 1485€ net avec un niveau bac +5, déplore l'enseignant marnais. Les profs sont moins payés que tous les autres fonctionnaires de catégorie A, et même de catégorie B ou parfois C."
 

Profs, mais aussi CPE, Atsem, futurs enseignants et infirmiers scolaires sont aussi appelés à rejoindre ce mouvement qui se revendique horizontal et non syndical. "Il y a un vrai ras-le-bol, souligne Cyril. Nos conditions de travail se dégradent à tous les niveaux. En terme d'effectif, il n'est pas rare de voir des classes de maternelle à plus de 30 élèves dans l'Académie de Reims."

Plusieurs moyens d’action sont envisagés pour se faire entendre. "Mais pour l'heure, rien n'est encore arrêté".

Voir le reportage de Laurie Colinet et Isabelle Griffon : 

 
 
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