Accident mortel d'un TGV en Alsace : des juges désignés pour enquêter

Le parquet de Paris a ouvert la semaine dernière une information judiciaire sur les causes et négligences éventuelles à l'origine du déraillement d'un TGV d'essais en Alsace qui a fait 11 morts le 14 novembre, a-t-on appris lundi du parquet.


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Cette instruction pour homicides et blessures involontaires a été confiée à deux juges du pôle "Accidents collectifs" du tribunal de grande instance de Paris, qui existe depuis début 2015.

Le TGV, qui effectuait le dernier test sur le tronçon de la ligne à grande vitesse (LGV) Paris-Strasbourg, avait déraillé, percuté un pont, puis chuté de la ligne ferroviaire. L'accident survenu à une vingtaine de kilomètres au nord de Strasbourg, a fait 11 morts parmi les 53 personnes à bord, dont le directeur de la ligne et le directeur des essais.

"L'origine immédiate de l'accident est un freinage tardif", celui-ci "aurait dû être (exercé) au moins un kilomètre plus tôt", avait déclaré le président de la SNCF Guillaume Pepy, cinq jours après l'accident. Si l'acte criminel n'est pas l'hypothèse privilégiée, d'autres questions vont
se poser aux juges. Pourquoi plus de cinquante personnes étaient à bord de ce train d'essai, dont sept en cabine de conduite au lieu des quatre autorisées selon la SNCF ? Pourquoi quatre mineurs se trouvaient à bord ? 

Les patrons de la SNCF et de SNCF Réseau avaient évoqué "un certain manque de rigueur dans la préparation de la liste des personnes et son contrôle". "Enfin, sans doute figurent (...) des erreurs de comportements humains à la fois en cabine et dans la relation entre la cabine et la rame", avaient déclaré Guillaume Pepy (SNCF) et Jacques Rapoport (SNCF Réseau). La rame d'essais, avant de dérailler, est entrée à 265 km/h au lieu de 176 km/h sur la portion de raccordement entre la ligne à grande vitesse et la ligne classique. 

Le train a déraillé à 243 km/h, selon la SNCF. Le député PS Gilles Savary, spécialiste des transports, avait appelé "à élucider très précisément les responsabilités engagées dans l'accueil de personnes à bord qui n'avaient rien à y faire, et à cerner +l'ambiance+ de la cabine de la motrice, occupée par sept personnes au moment du déraillement". Selon une source proche de l'enquête, les dépistages d'alcoolémie des deux conducteurs se sont avérés négatifs.

La LGV Est devait être mise en service au printemps 2016 et mettre Strasbourg à 1H48 de Paris contre 2H20 actuellement. Mais cet accident pourrait en retarder l'ouverture.
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