Deux ans, jour pour jour, après le drame, les familles de victimes et les rescapés étaient invités par la SNCF à une cérémonie de recueillement dans le jardin du souvenir imaginé sur les lieux de la catastrophe. L'accident avait fait onze morts et quarante-deux blessés.
15h04 : c'est sans doute à ce moment précis que l'émotion a été la plus palpable au cours de cette cérémonie du souvenir organisée par la SNCF à l'attention des familles de victimes et des rescapés. C'est en effet à cet horaire précis que le 14 novembre 2015, la rame d'essai du TGV Est avait abordé beaucoup trop rapidement une courbe à l'entrée d'un pont, entraînant l'accident fatal qui a coûté la vie à onze des cinquante-trois passagers. Quarante-deux autres personnes à bord avaient été blessées.
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Devaient participer à la cérémonie l'après-midi du 14 novembre des proches de victimes décédées ou blessées dans l'accident, ainsi que des rescapés.
Patrick Rolland fait partie des miraculés. Blessé dans l'accident, il avait été invité à bord de la rame d'essai avec sa femme et leurs deux enfants par son frère - expert voie à Systra. Ce dernier est décédé lors du drame. Patrick Rolland et sa famille ont tous les quatre été blessés - sa femme, victime de 27 fractures, a passé une semaine dans le coma. Elle n'a toujours pas repris le travail.
Deux ans après, les images, les sons, le taumatisme de l'accident sont toujours vivaces. Venir se recueillir aux côtés des autres victimes aujourd'hui sur les lieux du drame est pour lui une façon d'entretenir les liens avec les autres personnes meurtries. "J'ai beau essayer d'effacer ce que j'ai vu, je ne peux pas, tous les jours ça revient, j'ai des images."
Patrick Rolland réside dans la Nièvre. Il y un an, avec sa famille, ils avaient accepté de se confier à nos confrères de France 3 Bourgogne.
Nièvre : des rescapés du déraillement sur la LGV Paris-Strasbourg témoignentJacques et Christine Landais, originaires de Mayenne, ont perdu leur fils Jérémy, âgé de 28 ans au moment de l'accident. Il était expert en dynamique ferroviaire et salarié de la SNCF depuis 2010. Il venait de se marier. C'était important pour eux de revenir sur les lieux. "Tout ce qui est en rapport avec Jérémy on veut le faire, (...) c'est un anniversaire, même si ce n'est pas celui qu'on aurait souhaité. On a de plus en plus de mal, c'est un manque qui s'installe. C'est important que les mises en examen soient faites et que la catastrophe ne soit pas oubliée."