Allergiques au bouleau : les pollens sont de retour

Salves d'éternuements, nez qui coule, yeux larmoyants : les pollens de bouleau sont arrivés, rendant la vie impossible aux nombreux allergiques. Le risque est de niveau moyen en Champagne-Ardenne

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Voir la carte de vigilance des pollens

"Les allergiques doivent se préparer pour une période difficile", prévient le Réseau national de surveillance aérobiologique (RNSA), qui a lancé une alerte aux pollens de bouleau pour ce week-end. Un risque qui devait augmenter ce dimanche, en raison du beau temps. 
Les pollens de bouleau sont particulièrement redoutés des 30% de Français qui, selon l'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail (Anses), sont allergiques aux pollens.

Mais il en existe bien d'autres, comme les pollens de cyprès qui ont commencé à se répandre sur le pourtour méditerranéen dès le mois de février.
Ils sont aujourd'hui remplacés par les pollens de platane, de frêne ou de chêne qui prennent possession progressivement du sud de la France et qui devraient atteindre le reste du pays dans les semaines qui viennent.

Un phénomène aggravé par un hiver doux

Phénomène aggravant, les pollens de graminées commencent déjà à faire leur apparition dans le nord de la France en raison d'un hiver particulièrement doux qui "a fait que les herbes sauvages se sont développées plus tôt", précise Charlotte Sindt, directrice du RNSA.

Les différents pollens présents dans l'air peuvent provoquer des réactions allergiques, comme des rhinites ou des conjonctivites, qui varient en fonction des personnes, mais également du type et de la concentration des pollens. Le beau temps favorise leur dissémination alors que la pluie les colle au sol.
Depuis quelques années, le nombre d'allergiques est en pleine explosion, notamment chez les enfants, selon les allergologues qui avancent différentes hypothèses.

Les pollens renforcés par la pollution

Parmi celles-ci, le rôle joué par les polluants atmosphériques qui renforcent les effets des pollens.
« Les particules fines issues de moteurs diesel abîment l'enveloppe des pollens qui deviennent de ce fait plus allergisants", explique le Dr Jean-François Fontaine, président de l'Association nationale de formation continue en allergologie (Anaforcal).
Il mentionne également la plantation croissante de bouleaux et d'autres espèces allergisantes dans les villes, ou l'épigénétique, c'est-à-dire la modification de l'activité des gènes par l'environnement.
Il existe par ailleurs des prédispositions génétiques à l'allergie : c'est ainsi qu'on  retrouve des allergies chez 30 à 50% des enfants lorsqu'au moins un des parents est atteint.

Quelles solutions ?

Le plus simple est de fermer les fenêtres ou d'éviter de sortir lorsqu'il fait beau, mais ce n'est pas toujours possible.
Certains allergologues recommandent également de se laver les cheveux et de prendre une douche pour se débarrasser des pollens après une promenade.
Le Dr Fontaine insiste pour sa part sur la nécessité de traiter "dès les premiers symptômes".
Les traitements les plus courants sont les médicaments antihistaminiques et les corticoïdes locaux en pulvérisation nasale auxquels viennent s'ajouter les dilatateurs bronchiques lorsque l'allergique souffre également d'asthme, ce qui arrive assez fréquemment.
Mais s'ils peuvent rendre la vie moins pénible, ces traitements ne soignent pas et peuvent présenter des inconvénients lorsqu'ils sont pris pendant de longues périodes.
C'est pourquoi les allergologues conseillent la désensibilisation dans les cas les plus sérieux.
Pour rééquilibrer leur système immunitaire -qui réagit de manière excessive aux pollens-, ces patients doivent absorber quotidiennement des gouttes sous la langue "avant et pendant la saison des pollens", précise le Dr Fontaine.
Le traitement, qui dure trois années au total, "donne de bons résultats même si parfois l'allergie peut revenir de manière atténuée au bout
de quelques années".
Autre inconvénient de l'allergie au bouleau, elle s'accompagne dans près de 50% des cas d'une allergie croisée aux fruits crus (pomme, pêche, poire, prune...) ou aux légumes crus (carotte, céleri).

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