Alsace : comment le chanvre fait son retour, deux siècles après

C'est une plante qui fait son grand retour dans la région. On l'associe souvent au cannabis. Le chanvre est cultivé en Alsace mais pas du tout pour ses principes psychoactifs. Depuis deux ans, deux frères ont lancé une entreprise cosmétique et alimentaire spécialisée.

Il a longtemps souffert d'une mauvaise réputation, confondu avec son cousin : le cannabis. Mais aujourd'hui, le chanvre, dont toutes les propriétés psychoactives ont été retirées, retrouve ses lettres de noblesse avec toute une filière qui a vu le jour. Et particulièrement en Alsace, terre de chanvre. En effet, au cours du 18e et 19e siècle, la culture de cette plante était une tradition dans la région notamment pour le textile. Mais il a quasiment disparu, remplacé par le coton. 

Pour le moment, seuls quelques hectares ont été plantés près d'Obernai (Bas-Rhin), mais ils pourraient bien se multplier dans les prochaines années. Nécessitant peu d'arrosage et de soin, le chanvre est adapté aux terres alsaciennes.
 
Depuis deux ans, François Beiner, agriculteur en bio, en cultive sur ses parcelles "il n'y a pas les effets qu'on recherche chez le cannabis, ce qui rend la plante inoffensive et permet aussi de cultiver en grand champ, sinon ça poserait problème", sourit l'agriculteur.
 


A quelques kilomètres de là, à Krautergersheim, est implanté un atelier de transformation. Les qualités écologiques du chanvre ont aussi séduit Guillaume Kalms et David Kalms, deux frères, fondateurs et co-dirigeants de Chanvr’eel (“eel” = huile en Alsacien). "On veut réhabiliter et promouvoir la culture du chanvre (bio) en Alsace, cette plante millénaire aux utilisations et vertus innombrables. En effet le chanvre est une culture qui peut, capter une grande quantité de CO2, nourrir, habiller, construire" explique Guillaume Kalms. 

Dans leur atelier de production, ils pressent les graines de chanvre pour en tirer l'huile."Nous pressons à froid et à cru. On ne chauffe pas, donc toutes les qualités nutritives de la graine vont pouvoir être conservées dans notre huile", raconte David Kalms.
 

Celle-ci va décanter pendant quatre semaines avant d'être embouteillée et la matière sèche restante, le tourteau, servira à faire de la farine. L'huile est alimentaire, mais une partie est aussi transformée en savon et en baume apaisant par une savonnière de Benfeld. D'ailleurs plusieurs boutiques bio vendent déjà leurs produits en Alsace et sur le net. 

Aujourd'hui les deux frères ont lancé un financement participatif pour compenser les pertes dues à l'épidémie de covid, les privant de six grands marchés bio de la région. L'objectif récolter 8.000€ pour sauver la saison 2020.
 

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