Alsace : les journées portes ouvertes de lycées, CCI et centres de formation passent en mode virtuel

Annulées pour cause de covid19, les journées portes ouvertes s'organisent cette année par visioconférence. Plusieurs lycées, la CCI ou encore les centres de formation alsaciens se sont adaptés pour accompagner les jeunes vers le chemin de l'orientation.

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Facebook live, appel vidéo sur Teams ou Zoom, le grand moment que constitue le choix de son orientation évolue avec la crise sanitaire. En Alsace, fini la fameuse visite des locaux ou les goodies en tout genre, les journées portes ouvertes (JPO) des lycées ou des centres de formation se déroulent désormais devant son écran. 

 

Facebook, Zoom ou Teams

"Même avec le déconfinement, on a du mal à faire venir les parents et les jeunes dans l'établissement", constate Claude Zagari, directeur du lycée Foucauld à Schiltigheim (Bas-Rhin), qui organise des portes ouvertes virtuelles le samedi 6 juin. Alors que plusieurs lycées de la région ont annulé leurs journées portes ouvertes sans les remplacer, ce rendez-vous était crucial pour l'établissement professionnel qui compte près de 500 élèves. "Nous avions deux JPO programmées en mars et en mai et en tant que lycée professionnel, ce sont deux dates très importantes pour le recrutement", poursuit le directeur. Et pour ses premières JPO numériques, il a choisi la plateforme de messagerie instantanée et de vidéo-conférence Zoom. Dès 9 heures, deux vidéos "traditionnelles" doivent exposer les modalités d'inscription avant la présentation de l'établissement. Une partie de questions-réponses viendra clôturer l'échange avant midi. "La vidéo sera disponible quelques jours plus tard sur les réseaux", ajoute Claude Zagari.
 
Depuis le mois d'avril, la chambre de commerce et d'industrie Alsace (CCI Alsace) "s'invite à la maison" pour orienter les candidats vers l'apprentissage. L'opération se poursuit ainsi jusqu'en juillet avec des rencontres sur Microsoft Teams tous les mardis et mercredis. "Dès fin mars, les jeunes étaient disponibles et prêts pour réfléchir à leur orientation, il était important qu’on leur propose quelque chose.", explique Marie-Christine Calleja, directrice apprentissage et orientation à la CCI Alsace. D'autres ont misé sur le Facebook live, comme le Pôle formation industries Alsace d'Eckbolsheim (Bas-Rhin), qui fait partie du réseau national de l’Union des industries et métiers de la métallurgie (UIMM). "Sur Facebook, on a une communauté qui est constituée, il y a quand même de l’interaction et les lives sont devenus populaires avec le confinement, ça plaît aux gens", déclare Damien Cesca, le chargé de communication. Et force est de constater que ces portes ouvertes 2.0 semblent porter leurs fruits. 
 

Le succès de la dématérialisation 

"On s’est posé la question : "est-ce un effet d’aubaine ?", les jeunes sont peut-être plus disponibles que de venir jusqu’à la chambre de commerce. Mais on remarque que les inscriptions continuent même après le déconfinement, il n’y a pas de baisse d’intérêt", se réjouit Marie-Christine Calleja. Avec une centaine de personnes inscrites aux sessions organisées par la CCI, le format numérique semble plaire à davantage de monde. Le taux de déperdition en est la preuve : il est de "50% en chambre de commerce et là, il est de 10-15% sur Internet." Parmi les raisons de cet engouement, le fait d'être "moins soumis aux regard des autres en étant en visio chez soi. Les jeunes s’expriment plus facilement. Il y a une souplesse pour participer et si ça ne me plaît pas je me déconnecte", explique Marie-Christine Calleja.
 
Les formations en apprentissage souffrent également d'une baisse de la demande des employeurs liée au coronavirus, "avec un effet catastrophique dans l’hôtellerie-restauration", d'où "la peur des jeunes de ne pas trouver de place." Avec 1.700 candidats cette année, le pôle formation industries Alsace compte quant à lui plus de candidatures que l’année dernière. Même son de cloche dans le secteur du transport et de la logistique où la dématérialisation constitue "un bon tremplin pendant les vacances scolaires." Mais pour Soizic Barthez, la chargée de recrutement au centre de formation en transport et logistique AFTRAL à Bischheim (Bas-Rhin), le succès est davantage lié au profil des participants. 
 

Le but c’est de trouver des perles rares.
Soizic Barthez, chargée de recrutement au centre de formation AFTRAL.

 

"Des profils bien meilleurs qu'en présentiel"

"L’avantage c’est qu’en visio, ce sont des personnes qui projettent de faire une formation ou qui ont des questions, alors que sur du présentiel, ce sont des gens qui ont vu de la lumière et qui sont venus", estime Soizic Barthez. Toucher des personnes réellement intéressées par les offres de formation, c'est tout l'enjeu des JPO en ligne. "Des profils bien meilleurs qu'en présentiel", c'est le constat de cette chargée de recrutement qui organise tous les jeudis à 14 heures des rencontres sur Zoom.
 
La présentation se déroule en deux parties, alliant une "vidéo pré-enregistrée et un moment d’échange en direct. Je parle toujours un peu au début et à la fin pour éviter le côté robotisé. Le but c’est de trouver des perles rares. Je trouve des candidats que je mets en relation avec des entreprises. Ce sont des recrutements qu’on n’aurait pas atteint par un autre moyen donc c’est très positif", explique-t-elle. Et le nombre de personnes connectées n'est pas très important. Sur le secteur de Strasbourg, AFTRAL a recensé entre 20 et 30 participants alors que les formations comptent entre 12 et 16 élèves. "On considère que même si on a que deux personnes et que derrière on a un bon CV, pour nous c’est tout gagné", poursuit Soizic Barthez. 
  

Quelques contraintes logistiques

Avec des JPO en ligne, la visite des locaux est devenue presque infaisable. C'est pourquoi plusieurs centres et lycées ont recours à des vidéos de présentation des lieux. "Les enseignants ont fait un diaporama animé pour montrer ponctuellement les espaces, on ne peut pas abonder trop les supports et nous devons faire des choix", explique Claude Zagari du lycée Foucauld. Demeure encore le manque d'équipement ou de connexion : "C’est une limite technique pour les plus fragiles qui ne sont pas équipés", déclare Marie-Christine Calleja. La visioconférence demande également de l'adaptation, comme "être à l’aise dans le contact à distance. Réaliser une visioconférence avec des collègues ou des institutions c’est différent de le faire avec des parents qui cherchent des projets professionnels pour les jeunes", poursuit Claude Zagari. 
 
Si l'organisation d'une JPO virtuelle a été une première pour beaucoup, certains établissements comptent bien perdurer la tendance. Après les JPO, place aux job dating pour le pôle formation industries Alsace : "Les job dating virtuels arrivent dès la fin du mois de juin. La formule du numérique va permettre de les intensifier." Mais pour d'autres, rien ne vaut les traditionnelles journées portes ouvertes.
 
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