Déconfinement - Haut-Rhin : dans la vallée de Thann, voilà pourquoi certaines écoles ont rouvert et d'autres non

Dans la vallée de Thann (Haut-Rhin), si une majorité de communes a ouvert ses écoles aux élèves de CM2 dès ce jeudi 14 mai, une poignée d’élus a décidé de les laisser fermer jusqu’à nouvel ordre. Nous avons voulu savoir pourquoi les pratiques divergent dans un même périmètre. 

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A Thann (Haut-Rhin), ce jeudi 14 mai, les trois écoles élémentaires ont ouvert leurs classes de CM2. Claudine François-Wilser, l’adjointe à l’éducation explique : "Depuis le début du confinement, nous sommes pôle d’accueil pour les enfants prioritaires. Alors, quand s’est posé la question d’ouvrir les écoles, comme la circulation du virus recule, on a travaillé dessus. Nous avions la capacité de le faire au niveau du personnel".
  

Organiser le protocole sanitaire

Dans ces trois écoles élémentaires, comme les classes doivent contenir 15 élèves maximum, il a été demandé à chaque enseignant de CM2 de diviser sa classe en deux avec un groupe A et un groupe B. Cette semaine, le groupe A est à l’école pendant que le groupe B travaille à la maison. La semaine prochaine, ce sera l’inverse. Mais en réalité, ces consignes n’ont même pas eu à être appliquées partout puisque dans l’une des écoles, seuls 8 des 26 élèves de CM2 étaient présents ce jeudi matin, et dans une autre, ils étaient trois sur vingt.

Mais pour la mairie, "ce système permet aux parents frileux d’avoir le choix et de mettre leurs enfants à l’école dans les semaines à venir s’ils le souhaitent. Les directeurs d’école vont aussi organiser des conseils d’école extraordinaires pour expliquer aux délégués de parents d’élève tout ce qui a été mis en place pour que cette réouverture fonctionne". Les écoles ont été équipées en gel hydroalcoolique et masques. Les locaux sont désinfectés plusieurs fois quotidiennement et les sanitaires nettoyés trois fois par jour. Pour la pause méridienne, les enfants mangent dans des classes dédiées. Ils disposent chacun d’un espace de 4 m2 les uns des autres.
 

Pas de reprise pour la régie pédagogique intercommunale Aspach-Michelbach

Tout près de Thann, trois communes de la vallée (Aspach Michelbach, Aspach-le-Bas, Schweighouse Thann), regroupées en régie pédagogique intercommunale (RPI), ont choisi de ne pas rouvrir les écoles du tout. François Horny, le maire d’Aspach Michelbach explique : "nous avons été unanimes dans cette décision. Nous avons reçu le protocole de 55 pages cinq jours avant le discours du Premier Ministre le 7 mai. Je n’accable pas le gouvernement, c’est compliqué pour eux, mais pour nous aussi". Les élus ne pouvant garantir la sécurité sanitaire dans les écoles, par manque de personnel pour tout désinfecter plusieurs fois par jour, ils préfèrent ne pas prendre le risque d’ouvrir. 

"On a estimé qu’il nous faudrait doubler les effectifs pour l’aspect sanitaire, ce n’est possible. En plus, seuls 30% des parents accepteraient de scolariser leurs enfants. C’est quand même une question de santé public que le gouvernement délègue aux parents et aux élus locaux", peste François Horny. Autres difficultés, la gestion du bus scolaire et de la cantine. Alors, avant la rentrée de septembre, les enfants continueront la classe virtuelle. 

En revanche, tout ce qui a été mis en place pour les enfants prioritaires est maintenu. Pour l’instant cela concernait une dizaine d’enfants. Vingt places supplémentaires viennent d’être ouvertes pour les parents obligés de travailler et pour les familles monoparentales. Les élèves sont accueillis dans quatre classes, deux à Aspach-le-Haut et deux à Aspach-le-Bas. "En triplant les effectifs d’enfants, nous répondons quand même à cette réalité".
 
 

Une petite reprise

A l’école Steinby de Thann, dix élèves de CM2 étaient attendus ce matin, ceux du groupe A. Mais ils n’étaient finalement que trois. Parmi eux, Chloé Verbrugghe. Sa maman, Valérie, est membre du conseil d’école. "Je fais confiance à l’école et à la mairie. Je voulais que ma fille reprenne un rythme. Elle n’a pas eu de contact depuis le confinement, même si les enfants s’envoyaient des messages où se contactaient par visio-conférence, il y a un vrai manque de vie social".

Chloé était à la fois angoissée et heureuse de reprendre le chemin de l’école. Ses parents ne l’ont pas inscrite à la cantine. Et en rentrant à midi, elle était plutôt contente et amusée de voir qu’il y avait plus d’adultes que d’élèves dans l’école. Et oui entre le directeur, son assistante, le personnel de nettoyage, et l’enseignante, c’est le monde à l’envers. "Ma fille m’a dit qu’elle s’est beaucoup lavée les mains. En classe, ils ont de la place, ils sont un par rangés…Elle avait oubliée sa règle et personne ne pouvait lui en prêter. Elle n’a pas l’air traumatisée".

Il faut dire que les conditions sont idéales avec trois élèves dans l’école. Ils étrennent sereinement le protocole sanitaire. Tous portaient un masque même si la maîtresse leur a précisé qu’ils n’étaient pas obligés de les garder en classe. Le plus dur reste à venir, quand il y aura plusieurs classes. Valérie Verbrugghe se pose la question de la gestion de la récréation et du passage au lavabo. Mais compte bien mettre sa fille jusqu’à la fin de l’année scolaire si tout se passe bien. "On a regardé le planning et on s’est rendu compte qu’en venant une semaine sur deux, il lui restait encore trois semaines d’école en plus de celle-ci. A priori, Chloé y retournera."

Pour le groupe B la semaine prochaine, il devrait y avoir quatre ou cinq élèves, pas plus. Valérie Verbrugghe comprend ceux qui ont fait le choix de ne pas mettre les enfants à l’école. Elle pense qu’il y a deux raisons au refus : soit les parents sont à risque avec des problèmes cardiaques par exemple, soit, ils attendent de voir comment cela se passe et se réserve la liberté de les remettre en classe plus tard. Elle pense qu’il y aura plus d’enfants en juin. En attendant, cette maman est reconnaissant. "J’ai remercié les instituteurs. Ils ont fait un super travail de continuité pédagogique. Et là, pour l’organisation du déconfinement, je leur tire mon chapeau."
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