Depuis le début du mois de février 2022, les pharmacies et laboratoires en Alsace connaissent une chute vertigineuse de la demande de tests PCR et antigéniques. Les professionnels du secteur retrouvent une activité normale.
La demande pour des tests Covid est en forte baisse dans les pharmacies et les laboratoires. Les chiffres parlent d'eux-mêmes. Dans sa pharmacie, à Strasbourg, Eva Lévy effectuait 150 tests par jour en janvier contre une vingtaine fin février.
Dans les laboratoires, le constat est le même. "En janvier on était débordés, c'était pas une vague, c'était une déferlante", explique Lionel Barrand, président du syndicat des jeunes biologistes médicaux. "Dans les six laboratoires qu'on gère, on est passé de 9.500 tests par jour mi-janvier à 1.700 tests fin février".
Les professionnels expliquent cette baisse par le nombre de vaccinés qui augmente. Depuis le 24 janvier 2022, le pass sanitaire s'est transformé en pass vaccinal. "Alors forcément les gens sont allés se faire vacciner pour pouvoir continuer à aller au restaurant et au cinéma donc il y a de moins en moins de monde en pharmacie", précise Eva Levy.
Moins de malades
L'autre explication est la contamination qui avait atteint des records. "Beaucoup de personnes ont été positives au Covid ces derniers mois. Donc forcément maintenant il y a moins de cas puisque c'est rare d'attraper à nouveau le Covid juste après une contamination au variant Omicron", explique Lionel Barrand. Ceux qui viennent encore se faire tester sont donc majoritairement les cas contacts et les personnes symptomatiques. "On voit aussi de plus en plus des personnes qui viennent se faire tester dans les laboratoires pour pouvoir voyager", ajoute Lionel Barrand.
La vague de demandes avait beaucoup impacté le fonctionnement des établissements. À la pharmacie des Vosges à Strasbourg où travaille Eva Levy, cinq étudiants sont venus en renfort au mois de janvier pour réaliser des tests antigéniques.
Il a fallu recruter en masse dans les laboratoires aussi. "On a augmenté d'un quart les effectifs pour faire face à la demande. La plupart sont en CDI mais nous avons aussi pris quelques personnes en CDD. Là, on a dû dire à un CDD que son contrat va bientôt s'arrêter comme il y a de moins en moins de tests à effectuer", raconte Lionel Barrand.
Un retour à la normale
Les deux professionnels peuvent lever le pied, et ce n'est pas pour leur déplaire. "On ne partait pas du travail avant 21 heures, le téléphone n'arrêtait pas de sonner, c'était dur physiquement pour toute l'équipe", se souvient Eva Levy. "On est clairement soulagés parce qu'il y aura moins d'attente pour les prises de sang et puis on pourra avancer sur des nouveaux projets de recherche qu'on avait mis en pause", ajoute Lionel Barrand.
En Alsace, la situation épidémique s'améliore. 1.914 nouveaux cas ont été enregistré fin février contre 10.426 fin janvier. 65 personnes étaient en réanimation à cause du Covid-19, le 27 février.