Alsace : Pascale Gangloff recueille des perroquets abandonnés ou perdus dans son association, "Je les comprends et parle leur langage"

Pascale Gangloff héberge une quarantaine de perroquets, chez elle, dans le Bas-Rhin. En 2015, elle a créé l'APRP67, une sorte de SPA pour ces oiseaux qu'elle recueille et soigne. Alors que les départs en vacances d'été n'ont pas encore vraiment démarré, sa maison est déjà saturée.

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Pascale Gangloff lance un cri d’alarme. Depuis début juin, toutes les cages et volières de son association, l’Association de protection et de replacement des perroquets 67 (APRP67), sont occupées. Si elle se prépare chaque année à devoir recueillir des perroquets abandonnés au moment des vacances d’été, elle a cette fois été sollicitée plus tôt que d’habitude.

« Maintenant, les oiseaux sont sur liste d’attente, déplore-t-elle. Ce n’était jamais arrivé ». Son association est l’une des rares en France dédiée aux perroquets. Un animal dont Pascale Gangloff est tombée amoureuse, enfant, sans trop savoir pourquoi et auquel elle consacre toute sa vie.

Car certaines espèces de perroquets sont en voie d’extinction. La quinquagénaire craint de ne pouvoir bientôt plus les admirer que dans les livres : « Lorsqu’ils ne veulent plus des oiseaux, les propriétaires ont tendance à les laisser s’échapper ou à les amener à un éleveur. Mais il ne reste pratiquement pas d’éleveurs. Et si les propriétaires les laissent s’échapper, c’est la mort assurée car les perroquets ne peuvent pas survivre ici. Il fallait que je fasse quelque chose, et j’ai créé l’association. »

En colère contre les animaleries

Pascale Gangloff peste contre les animaleries qui pour nombre d’entre elles vendent des perroquets sans s’assurer que leurs clients soient bien conscients des difficultés auxquelles ils s’exposent. Cohabiter avec l’oiseau peut être compliqué. Il a une moyenne d’âge de 80 ans - certains peuvent être centenaires –, beaucoup plus élevée, donc, que celle d’un chat ou d’un chien.

Vers quatre ou cinq ans lorsqu’il entre en maturité sexuelle, le perroquet devient souvent agressif. « On ne prévient pas qu’il peut soudainement crier, attaquer, alors que tout se passait très bien jusque-là. Résultat, beaucoup de propriétaires abandonnent leur oiseau. Ce n’est pas pour rien que le perroquet n’est pas un animal domestique, mais ce qu’on appelle un NAC, un nouvel animal de compagnie », regrette Pascale Gangloff, qui implore les familles à bien se renseigner avant d’acheter un volatile.

Elle en héberge une quarantaine chez elle. Un peu plus de la moitié lui appartiennent. Les autres ont été confiés à son association, créée en 2015 : certains ont été maltraités et saisis par la police, d’autres ont perdu leur propriétaire décédé ou parti en maison de retraite.

Pascale Gangloff les soigne et les aide à se reconstruire. Elle se lève à 5h30 chaque matin et se couche à minuit pour s’occuper de ses perroquets avant et après sa journée de travail. « C’est ma vie », sourit-elle. Elle parle à ses oiseaux, danse avec eux, les câline, entre deux coups de téléphone.

Un rêve, ouvrir un centre européen de recherche

Car il faut aussi leur trouver de nouveaux propriétaires, prêts à les adopter. La fondatrice de l’association APRP67 les choisit minutieusement car un perroquet connaît en moyenne treize familles dans sa vie. Le travail administratif est énorme lui aussi. Les perroquets doivent être déclarés, un autre point souvent ignoré par les familles.

Alors quand les papiers ne sont pas à jour, Pascale Gangloff doit faire pucer les oiseaux qui lui arrivent. Elle les amène chez un vétérinaire spécialisé au Luxembourg, car « il n’y a pas de spécialiste de l’aviaire en Alsace ». Un budget important, en plus du reste, 500 euros par mois par exemple rien que pour la nourriture. Seuls les adhésions des membres et quelques dons lui permettent de trouver un peu d’aide.

À 59 ans, cette maman-perroquets rêve d’ouvrir un jour un « centre européen de recherche spécialisé dans l’aviaire : ce serait en même temps une SPA, une maison de retraite pour perroquets, un centre pédagogique pour les écoles et avec des biologistes formés pour détecter les maladies », énumère-t-elle. Un moyen pour elle, aussi, de trouver une relève à laquelle elle pourra à l’avenir confier ses nombreux oiseaux.

 

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