Vendu entre 30.000 et 50.000 euros le kilo, le safran est une épice de luxe qui séduit de plus en plus d'Alsaciens. Depuis 15 ans, les safranières se sont développées dans la région et c'est en automne qu'elles voient fleurir les crocus qui contiennent la précieuse épice.
Cédric Dossmann est un amoureaux de la nature. Paysagiste de métier, il a décidé de se lancer dans la culture de safran il y a sept ans. C'est dans ses champs qu'il a ainsi planté ses premiers bulbes de "crocus sativus" qui contiennent le pistil de safran. Un bulbe qui a un cycle inversé à celui des autres fleurs : "le bulbe est planté en juillet et fleurit à l'automne".
Un oignon qui fait des petits au fure et à mesure pour "coloniser" des surfaces entières. "Il y a cinq ans, j'ai planté 10.000 bulbes. Après floraison, ils meurent mais auront donné naissance à d'autres petits oignons avant. Aujourd'hui je suis passé de 10.000 crocus à 100.000" nous explique Cédric Dossmann en pleine cueillette de bon matin. C'est à ce moment-là qu'il est opportun de cueillir la fleur avant qu'elle ne s'ouvre.
Je ne garde que la partie rouge du pistil, c'est elle qui concentre le goût du safran
Une fois récoltées à la main, les fleurs entières sont déposées dans un panier puis émondées ce qui consiste à récupérer le pistil. Un travail long et minutieux durant lequel le safranier s'applique à ne garder que la partie rouge du pistil qui concentre tout le goût du safran. Un travail qui explique aussi, en partie, le prix de l'épice.