Après un arrêt total durant le premier confinement de mars 2020, les tournages ont pu reprendre en Alsace. Le territoire comptabilise pour la seule année de 2020 près de 307 jours de tournage. Qu'est-ce qui plaît aux producteurs? Certainement pas la cigogne, la choucroute ou le folklore.
Le Carreau Rodolphe à Mulhouse (Haut-Rhin) comme décor pour la série Meurtres à..., l'école d'architecture de Strasbourg (Bas-Rhin) transformée en commissariat pour le tournage de César Wagner... L'Alsace est devenue en quelques années une terre particulièrement prisée, pour les courts et longs métrages, et surtout les fictions télévisées.
En 2020, alors que le premier confinement a signé l'arrêt total des productions durant quatre mois, le territoire comptabilise pourtant 307 jours de tournage (sur 546 pour le Grand Est). Plaçant ainsi la grande région en 5e position des régions les plus dynamiques dans ce domaine.
Voilà pourquoi l'Alsace attire les productions
On est évidemment bien loin des 10.000 jours de tournage annuels effectués à Paris. La capitale concentre ainsi 95% des sociétés de production. Pour autant, l'Alsace s'est fait son petit nid dans l'univers des tournages audiovisuels. "De plus en plus de productions osent s'expatrier hors des frontières parisiennes, et ce n'est pas pour le folklore. Nous avons la chance d'avoir sur un petit territoire, des décors très divers", explique Michel Woch, chargé du bureau d'accueil des tournages Grand Est pour l'Alsace.
On peut, en effet, passer d'un décor industriel avec le Port autonome de Strasbourg (PaS), à un décor historique en passant par des forêts vosgiennes. Et cela en quelques kilomètres. "Prenez l'axe Strasbourg-Mulhouse, vous avez tout et même du vignoble. Il ne manque que la mer." Etrangement, le Haut-Koenigsbourg est le site le plus visité pour les repérages décor, mais le château est rarement retenu. Trop emblématique. Trop typique. "Il faudrait un scénario écrit rien que pour lui, pour un jour tourner au sein de l'édifice."
Des aides à la production
Mais les décors ne suffisent pas. Pour attirer les producteurs et réalisateurs, il faut mettre l'argent sur la table. Et la région Grand Est et les collectivités partenaires du réseau PLATO ont soutenu les fictions à hauteur d'environ 2 millions d'euros."Avec un retour sur investissement. Les retombées économiques sont importantes, en moyenne dix millions d'euros chaque année. Les équipes de tournages qui restent une semaine ou deux en Alsace vont ainsi louer du matériel, embaucher des techniciens, des comédiens, se restaurer, se loger", décrit Michel Woch.
Un accueil alsacien très...chaleureux
Les équipes de Parlement, la série de Noé Debré ont passé cinq jours à Strasbourg pour les besoins de tournage de la première saison, le reste à Bruxelles. "L'année prochaine pour la seconde saison, les équipes reviendront à Strasbourg durant 40 jours cette fois. Il faut croire que l'accueil alsacien est chaleureux." Le bureau d'accueil des tournages du Grand Est "est un peu comme un office du tourisme des tournages". Il met à disposition des producteurs et réalisateurs, des catalogues répertoriant tous les prestataires locaux, techniciens, comédiens.
De plus, le bureau facilite toutes les démarches administratives. "Par exemple, tourner dans la rue à Strasbourg est gratuit. Nous aidons les équipes pour toutes les démarches administratives. A Paris, en revanche, c'est payant et les démarches longues. Et contrairement aux Parisiens excédés, les Alsaciens, eux, sont curieux et heureux de découvrir des tournages dans leurs rues ou leur ville.