Alors que la plupart des fermes auberges sont fermées en hiver, certaines associations tiennent à accueillir le public, en montagne. En Alsace, une vingtaine de refuges se relayent pour ouvrir leurs portes aux randonneurs et leur servir soupe et café. Un accueil très apprécié par les marcheurs.
Au refuge du Treh, à 1.050 mètres d'altitude, cinq bénévoles s'activent dès 11h. Dans la cuisine, Renée Brunet et Francine Heidenreich font chauffer la soupe. "Une soupe aux légumes du jardin !" précise Renée. Elle et Francine se font une joie de préparer le repas pour les marcheurs. Ce jour-là, une quarantaine de personnes est attendue pour le déjeuner.
Proposer un repas chaud et un café aux randonneurs, en plein hiver, voilà le principe des refuges. Les bénévoles des Amis de la nature de Mulhouse ouvrent deux jours par semaine, quatre fois l'hiver. Ils se relayent avec 19 autres associations pour ouvrir, à tour de rôle, chaque mercredi et jeudi. Cette idée est née il y a 20 ans. "Dans les années 2000, deux associations ont commencé à ouvrir chacun leur tour. Il s'agissait du refuge du Molkenrain et du Petit-Ballon", explique Lucien Mentele. "Je les y ai aidé. Puis j'ai commencé à chercher de nouveaux refuges qui souhaitaient faire de même. Peu à peu, avec le bouche-à-oreille, d'autres refuges sont venus spontanément vers nous", se réjouit le membre des Amis de la nature de Guebwiller.
Le principe séduit les randonneurs. "A notre âge, on ne pourrait plus manger dehors", concède Denise Eisenmann. "Ici, on a droit à une bonne soupe qui réchauffe et nous revigore !" poursuit Gaby Zimmermann. "Et c'est aussi l'occasion de trinquer avec notre groupe de marcheurs !". Et Colette Ditner de renchérir : "Quand on randonne, on ne peut pas bien discuter. Durant la pause de midi, on échange, on rencontre d'autres groupes de randonnée, c'est très agréable".
Ce côté chaleureux d'une pause midi bien au chaud fait le succès des refuges. "Là, avec la jauge liée au Covid, nous ne pouvons accueillir que la moitié des randonneurs par rapport à d'habitude. Pour aujourd'hui, j'ai dû refuser une vingtaine de réservations. Généralement, on a 70-80 personnes !" s'enthousiasme Maurice Erhardt, responsable soupe et café des Amis de la nature Guebwiller.
Au refuge, chacun fait comme chez soi. "C'est notre deuxième maison", confie Renée Brunet. "On adore la montagne, on est très attachés à ce lieu", poursuit-elle. Les randonneurs aussi. Ici, ils font même la vaisselle. "Je dis toujours que c'est le meilleur moment pour se raconter des bêtises", confesse Jean Greiner, espiègle. "On est comme à la maison !" conclut-il.
Les groupes de marcheurs établissent même leur circuit en fonction des refuges ouverts. Après un moment convivial au chaud, les premiers marcheurs repartent dans la neige, raquettes aux pieds. "C'est notre première sortie de la saison. Ça nous plaît vraiment de randonner l'hiver. La preuve, on est 23 aujourd'hui", assure Fabien Furst. La saison est donc lancée pour ce groupe de marcheurs qui pourra compter tout l'hiver sur les refuges pour se revigorer dans une ambiance chaleureuse.