Le 14 novembre 2015, une rame d'essai de TGV déraillait à Eckwersheim, tuant 11 personnes et en blessant 42 autres. Six ans plus tard, des proches des victimes se sont recueillies sur les lieux du drame. La date du procès n'est toujours pas fixée.
C'était un samedi. La France entière avait son attention focalisée sur Paris, au lendemain des attentats au Stade de France et au Bataclan. Il est 15h04 le 14 novembre 2015 quand une rame d'essai du TGV Est déraille à la hauteur de la commune d'Eckwersheim (Bas-Rhin). Le bilan est lourd : 11 personnes trouvent la mort et 42 autres sont blessées dans l'accident.
Chaque année, à la date anniversaire, les proches des victimes se réunissent sur les lieux du drame. Elles passent un moment sur place, devant ce qui est aujourd'hui un "jardin du souvenir", pour déposer des fleurs et se recueillir en mémoire de leurs disparus.
Parmi les familles, Christine et Jacques Landais. Ce sont les parents de Jérémy. Cet ingénieur ferroviaire de 27 ans est décédé dans l'accident. "Il adorait son job" témoigne sa maman. "C’était le dernier essai pour lui, il avait même décalé ses vacances pour pouvoir le faire."
Christine et son mari tiennent à être présents à la date anniversaire, "pour revoir les autres familles, discuter". Mais cela leur pèse aussi profondément : "Il y a six ans, on voulait pas s’en rendre compte. Six ans après c’est dur, très dur. On est content d’être là mais on n’aura jamais dû être là. Il nous manque trop ce Jérémy."
La journée commémorative a été allégée six ans après les faits. Le père de Jérémy acquiesce : "Avant il y avait un barnum monté sur le site, avec un déjeûner, une commémoration. Là, ils ont diminué un petit peu. Pour nous, ce n’est pas le plus important. Nous, on attend le procès. Peut-être en 2022, 2023 ?" espère Jacques Landais.
Maître Gérard Chemla, l'avocat des familles des victimes, confirme : "On en est presque à la fin de l’instruction. Le procureur de la République demande le renvoi en correctionnelle des trois entreprises mises en examen (SNCF, SNCF réseau, SNCF Mobilités, ndlr) et les trois personnes physiques présentes dans la cabine, responsables de la conduite." Tout le monde attend la date du procès. "C’est un dossier compliqué, qui prendra certainement plusieurs semaines ou mois d’audience et ce ne devrait pas être avant début 2023."