La majeure partie des transports sont paralysés dans toute l'Allemagne, ce lundi 27 mars, suite à une grève lancée par deux syndicats pour appuyer les négociations salariales en cours. Plus de 10.000 salariés participent, rien que dans le Bade-Wurtemberg.
Dans toute l'Allemagne, la très grande majorité des trains, des bus, des métros et des avions sont à l'arrêt, ce lundi 27 mars. Lancée par deux syndicats des transports, cette "grève d'avertissement" (Warnstreik) commencée à minuit pour une durée de 24 heures, est massivement suivie.
"La participation des salariés depuis ce matin est époustouflante" se réjouit en ce milieu de journée la DGB (Deutscher Gewerkschafsbund, la confédération des syndicats allemands) dans un communiqué de presse. Elle compare le mouvement à "une vague de grève puissante" et dénombre "plus de 10.000 salariés participants" rien que dans le Land du Bade Wurtemberg.
Deux syndicats sont à l'origine de ce mouvement sans précédents : le Ver.di (Vereinte Dienstleistungsgewarkschaft – syndicat unifié des services) et l'EVG (Eisenbahn- und Verkehrsgewarkschaft – syndicat du chemin de fer et des transports). Ensemble, ils ont appelé les 2,5 millions de salariés des services publics fédéraux et les 230.000 salariés des entreprises de bus et de transport ferroviaire à débrayer pour 24 heures. Le but : faire pression sur les négociations salariales en cours, et obtenir des augmentations conséquentes, destinées à compenser l'inflation.
Des gares à l'arrêt dans tout le pays
Tous les trains grande ligne de la DB (Deutsche Bahn) ainsi que les trains express régionaux sont à l'arrêt dans l'ensemble des gares allemandes. "Et les répercussions pourraient encore se faire sentir demain mardi (28 mars)" estime l'EVG du Bade-Wurtemberg. Dans le secteur de l'Ortenau, voisin de Strasbourg, seuls certains trajets de la S-Bahn sont maintenus.
En milieu de journée, EVG a publié des photos de grévistes dans tout le pays sur sa page Facebook, avec ce commentaire : "Plus de 32.000 salariés de plus de 800 sites – les images des grévistes envoient un signal clair aux employeurs. Faites-nous enfin des propositions sérieuses, et répondez à nos demandes. "
Des aéroports au point mort
La grève touche aussi de plein fouet le transport aérien. La plupart des grands aéroports, excepté celui de Berlin, sont au point mort. A l'aéroport de Stuttgart, les grévistes se comptent autant parmi les salariés du secteur public que ceux du transport au sol, ainsi que le personnel de sécurité. Sur son site, l'aéroport informe qu'il n'y aura "aucune arrivée ni aucun départ" durant toute la journée. De même, aucun vol régulier n'est assuré dans les aéroports de Francfort ou de Munich.
Au Baden Airpark de Karlsruhe-Baden Baden, certains avions continuent de décoller et d'atterrir. Mais l'aéroport recommande à ses passagers de vérifier l'état du vol avant de se déplacer, et de prévoir du temps supplémentaire pour les contrôles, pour cause de grève du personnel de sécurité.
Bus et trams restés au dépôt
Les bus, les trams, mais également les ports et voies fluviales, comme certaines sociétés d'autoroute, sont également impactés de façon massive. Selon le syndicat Ver.di, dans les villes du Bade Wurtemberg dotées d'un transport de proximité communal, "métros, bus et trams sont restés au dépôt." C'est le cas par exemple à Stuttgart, Karlsruhe, Fribourg et Baden Baden. Seules quelques lignes de bus de compagnies privées continuent à circuler.
"Sans le service public, le Land est à l'arrêt" s'exclame le syndicat Ver.di du Bade Wurtemberg en milieu de journée sur sa page Facebook. "Grève sur l'eau, dans les airs, sur les routes et, avec le syndicat EVG, également sur les rails."
"La grève massive de ce jour a surtout un but : réveiller à temps les employeurs publics, afin d'éviter un conflit qui pourrait durer des semaines, voire des mois" a résumé Maike Schollenberger, représentante de Ver.di dans le Bade Wurtemberg, lors d'une conférence de presse commune de son syndicat avec EVG et la DGB.
La principale exigence de Ver.di est une augmentation des salaires de 10,5% par mois. Le syndicat EVG, lui, demande une hausse de 12%. En Allemagne, l'inflation moyenne a atteint un taux historique de 8,66% rien que durant les premiers mois de 2023.