Alsace : le maïs en grande souffrance face au manque d'eau, certaines parcelles complètement grillées

Alors que la récolte du maïs va démarrer avec plusieurs semaines d'avance, les professionnels s'inquiètent d'un rendement très faible. En raison de l'exceptionnelle sècheresse de cet été 2022, certaines parcelles, non irriguées, sont totalement asséchées.

Des feuilles jaunes, cassantes, entièrement brûlées par le soleil. Et des épis insuffisamment développés, dont le moissonnage s'annonce d'ores et déjà compliqué, avec des grains anormalement petits. A Rœschwoog, dans la plaine rhénane frontalière du Bade-Wurtemberg, au nord du Bas-Rhin, comme dans tous les secteurs où les champs de maïs font partie du paysage, les parcelles qui n'ont pas pu être suffisamment irriguées offrent un spectacle désolant. 

La moitié des agriculteurs du village s'est peu à peu mis à l'irrigation : achat de matériel, coût de l'énergie, main d'œuvre, l'opération coûte cher, mais elle garantit un rendement presque normal.

"Si l'on ne rate pas le coche, c'est-à-dire si on commence à irriguer dès que les réserves naturellement présentes dans le sol sont épuisées, la plante pousse normalement, le rendement devrait être bon, explique Jean-Pierre Bigot, technicien au comptoir agricole de Hochfelden. Cette année, il a fallu démarrer dès le mois de juin, c'est très tôt..."

Il faut dire que le printemps avait été déjà sec et les réserves très vite épuisées. Dans ce secteur, le rendement habituel, autour de 100 quintaux par hectare, pourrait être quasiment atteint dans les champs irrigués, même si le spécialiste ne s'avance pas trop sur les prévisions de récolte. Elle devrait démarrer dès la fin du mois d'août, en avance sur les dates habituelles, plutôt autour de la fin septembre.

Changer de cultures ?

"Cela ne sert à rien d'attendre, de toute façon, le maïs n'évoluera plus. Il n'y a plus rien à espérer, on peut moissonner quand on veut maintenant..." Et ainsi laisser place à de potentiels nouveaux semis. Face aux épisodes de plus en plus réguliers de sècheresse, les professionnels réfléchissent à des alternatives moins gourmandes en eau, comme le colza, l'orge ou le blé d'hiver.

Des variétés de céréales qu'il faudrait semer directement après la moisson du maïs, mais la terre est tellement sèche qu'il sera difficile de la travailler. La pluie reste donc tant espérée, pour sauver aussi la prochaine saison. 

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