Cherif Chekatt, le tireur de l'attaque de Strasbourg est entré armé dans le centre-ville pourtant quadrillé par les agents de sécurité et forces de l'ordre présents sur les marchés de Noël. Après son périple meurtrier, il en ressortit tout aussi facilement. Comment cela est-il possible?
Comment Cherif Chekatt a-t-il pu pénétrer, circuler, tuer et ressortir du centre-ville de Strasbourg, présenté comme l'un des lieux les plus sécurisés en décembre sans être intercepté? Voici la question que tout le monde se pose deux jours après le massacre.
Les différents marchés de Noël de Strasbourg sont quadrillés par 21 points de contrôle cerclant l'entrée de la Grande Île et sécurisé par des dizaines de policiers et caméras de vidéosurveillance. Un dispositif de sécurité (à part les caméras) mis en place tous les matin, à partir de 11 heures pour permettre la livraison des commerces. Serait-ce une première faille?
Notre équipe a rencontré Robert Hermann, président de l'Eurométropole et responsable de la sécurité qui tient à préciser que "s'il n'y a pas eu d'événement grave ces dernières années c'est très certainement grâce aux mesures prises" lors des derniers attentats de Paris et Nice où la ville a décidé de compléter le dispositif par des camions barrant la voie à une éventuelle voiture-bélier. Mais il poursuit en admettant qu'il y a un "impondérable"contre lequel la ville n'a rien pu faire "sauf à tout supprimer et à arrêter de vivre".
Une autre question qu'il faut, certainement, se poser : y a t-il une action réellement efficace à mener face à un individu seul, déterminé et prêt à tout pour accomplir sa mission ? Comme le montre le sujet de notre équipe, la sécurisation actuelle mis en place dans les rues de Strasbourg dissuade surtout les éventuels assaillants peu organisé et peu déterminé. Depuis l'attaque, le dispositif d'"urgence attentat", niveau le plus élevé du plan Vigipirate a été activé.