À Dangolsheim (Bas-Rhin), les responsables du Jardin de Marmotte veulent cohabiter avec une famille de blaireaux, qui abîme pourtant régulièrement leur champ de blé ancien (moins résistant que le blé moderne). Le pôle médiation avec la faune sauvage de la Ligue de protection des oiseaux (LPO) d'Alsace a décidé de les aider en finançant une clôture.
On peut prendre du plaisir à observer les blaireaux, animaux "extraordinaires" très loin d'être de simples nuisibles qu'il faudrait chasser. Mais un peu moins quand on est agriculteur et qu'on voit régulièrement piétiné son champ de blé ancien (qui résiste moins que du blé moderne).
Pour autant, les responsables du Jardin de Marmotte ne sont pas revanchards. Ils souhaitent pouvoir cohabiter avec les blaireaux vivant sur leur parcelle.
La Ligue de protection des oiseaux (LPO) d'Alsace, via son pôle médiation avec la faune sauvage, a décidé de les aider. Une cagnotte participative a permis de réunir plus de 1.000 euros pour financer une clôture enterrée dans cette ferme de Dangolsheim (Bas-Rhin, voir sur la carte ci-dessous).
En fait, si les blaireaux fauchent tout ce blé en y creusant, c'est pour aller déguster les vers présents dans le sol du verger (et les fruits tombés à terre, tant qu'à faire). C'est ce qu'a expliqué à France 3 Alsace Laetitia, médiatrice faune sauvage à la LPO. Elle revient sur l'aide financière et technique apportée au Jardin de Marmotte.
"Les effarouchements que nous avons pratiqués n'ont pas fonctionné. C'est une première. L'appel de la nourriture dans le verger est trop fort. Les blaireaux n'ont aucun intérêt à aller ailleurs." Le champ de blé s'étend en effet entre leur terrier principal et le verger.
D'où la clôture enterrée. Elle devrait forcer les blaireaux à contourner le champ de blé, qui pourra ainsi à nouveau pousser sans risque. Aussi simple puisse-t-elle paraître, cette technique novatrice semble n'avoir jamais été tentée en Alsace ("je n'en ai jamais entendu parler à l'heure actuelle"), a fortiori en France selon la LPO (voir la publication Facebook ci-dessous).
Il serait "strictement sans intérêt" de chasser les blaireaux (c'est d'ailleurs interdit dans le Bas-Rhin, même s'ils ne sont pas spécifiquement protégés pour autant). "Ce sont des animaux territoriaux [cf article de France 3 Alsace sur le sujet; ndlr]. Il serait dur de se débarrasser du clan actuel de blaireaux, et même si on y arrivait, un autre viendrait le remplacer." Tout serait alors à refaire. La SNCF s'en est bien rendu compte en voyant l'espèce continuer à creuser dans ses remblais ferroviaires, envers et contre tout.
Les premiers travaux de mise en place de cette clôture ont eu lieu le jeudi 3 février 2022, sous la forme du creusement d'une grosse tranchée. Ils devraient se poursuivre prochainement.