Ce samedi, c'est Disquaire Day : l'occasion de dénicher quelques pépites

Le vinyle est en pleine forme, et chaque année depuis 2010, le Disquaire Day en fait la démonstration. Ce jour-là, les adeptes des plateformes de streaming préfèrent se précipiter chez les disquaires indépendants pour débusquer des pépites musicales, des disques pressés spécialement pour cette journée, introuvables sur Internet. Dans le Grand Est, une quinzaine de disquaires participent à l'édition 2023.

Le Disquaire Day, c'est jour de fête pour les disquaires indépendants, ceux qui ne jurent que par le vinyle, de préférence produit par des labels eux aussi indépendants. C'est le cas de ce disquaire à Saint-Louis, dans le Haut-Rhin : Le Détour. Plus de 2.000 disques en rayon, avec un gérant, Daniel Carrot, qui se bat pour donner une visibilité à des artistes trop peu connus du grand public.

En ce moment, son coup de cœur s'appelle Jan Verstraeten, un chanteur flamand amateur de vampires, qui signe Violent Disco, un premier album. Ou encore, Altin Gün , groupe pop aux accents psychédélique osant un mélange improbable de rock et de musique traditionnelle turque. Bref, une sélection musicale plutôt pointue. Pourtant, le disquaire parvient à drainer un public assez large, notamment grâce au Disquaire Day

Samedi 22 avril, ils étaient déjà nombreux à patienter devant sa boutique, bien avant l'ouverture à 10h. Des clients en quête des exclusivités liées à l'évènement : des 45 tours inédits de Bob Marley, Renaud, Marvin Gaye, David Bowie ou encore les Rolling Stones.

Mais aussi et surtout, deux titres en live de la superstar de ce début d'année : Lomepal. "J'ai pu en avoir deux exemplaires que j'ai vendu tout de suite" explique le disquaire Daniel Carrot. "J'en aurais eu 1.000, ils seraient partis aussi" explique-t-il.

Des pépites qui n'ont pas de prix

Le vinyle spécial Disquaire Day de Lomepal s'est donc arraché, partout où il fut proposé. Chez Daniel Carrot, disquaire à Saint-Louis, comme chez Baptiste Muhl, gérant du Discobole à Colmar, le prix de vente tournait autour d'une vingtaine d'euros, un prix librement fixé par les commerçants.

"Les labels font presser les disques en série limitée exprès pour nous, et ça c'est très bien" commente Baptiste Muhl, qui participe au Disquaire Day depuis 2012. Mais le succès pourrait avoir son revers. "Je crains que cela ne devienne la fête du consumérisme" lâche-t-il. Certains auraient en effet flairé le bon filon : acheter et revendre en empochant une jolie marge.

La revanche du vinyle

Malgré les dérives, le Disquaire Day reste un incontournable, dopé par le retour en grâce du vinyle. Donné pour mort il y a quelques décennies, le voici ressuscité. "C'est un objet multigénérationnel", observe Daniel Carrot, qui voit affluer dans sa boutique autant de quadras que d'ados. "Le CD n'a pas le même destin explique Baptiste Muhl, car il n'a pas le charme de l'objet vinyle, et il n'a pas l'aspect pratique du numérique. C'est un entre deux qui attire moins."

Les galettes noires, elles, assument crânement leur nature : un objet physique à manipuler avec mille précautions. Et un objet suffisamment iconique pour inciter jeunes et vieux à choisir, pour les morceaux qu'ils affectionnent particulièrement, le disquaire plutôt que la plateforme de streaming. 

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