Rund Um. "Entretenir, c'est l'avenir". C'est le credo choisi par Christophe Marx pour être affiché en grand sur sa camionnette de rémouleur. Cet ancien ingénieur dans l'industrie a choisi de partir sur les routes pour affûter lames, ciseaux et outils.
Sur son établi, Christophe Marx étale les objets qu'il affûte. Il n'y a pas que des couteaux, loin de là. "Ciseaux, chaînes, coupe-ongles, roulette à pizza... Tout ce qui coupe ou peut faire des trous, le rémouleur peut l'affûter!" S'il parle aussi fièrement de son métier, c'est qu'il l'a vraiment choisi. Une deuxième vie après une première carrière d'ingénieur dans l'industrie. Lui, qui voulait exercer un métier manuel, s'est lancé après le premier confinement, l'an dernier.
Son boucher est devenu son premier client
Tout est parti d'un concours de circonstances. Pour nous expliquer, le rémouleur nous a donné rendez-vous à la boucherie Maechling, de Reichstett. Il raconte : "J'avais commandé un jambon pour une fête de famille. Lorsque le boucher me l'a livré, j'ai commencé à le découper avec mes couteaux. Ils étaient tellement bien aiguisés que le boucher m'a dit que si je me lançais professionnellement, il serait mon premier client.. Et cela a été le cas!" Ni une, ni deux, le quinquagénaire trouve une formation d'artisan rémouleur affûteur dans le Gers, achète une camionnette et part sur les routes un an plus tard, en juillet 2021.
Le boucher en question, Stéphane Maechling, n'a pas hésité à faire appel à Christophe, car il lui est devenu très difficile de trouver un rémouleur itinérant. Et s'il y en a un qui connaît l'importance des couteaux affûtés, c'est bien ce professionnel de la découpe. "Quand les lames sont émoussées, on risque d'abîmer la viande, ou de se faire des tendinites!" Depuis le démarrage de son activité, le rémouleur prend soin des couteaux de la boucherie toutes les six semaines.
Une clientèle hétéroclite
Parmi ses clients, des professionnels des métiers de bouche, mais aussi des toiletteurs canins et des coiffeurs. Dans son salon de coiffure de Reichstett, Céline Coelho souligne les économies que le rémouleur lui permet de faire. "Avant, on rangeait les ciseaux abîmés dans une boîte, puis on les jetait, pour en racheter. Sachant qu'une paire coûte 500, 600, 700 euros... En comparaison, les tarifs du rémouleur sont très abordables."
En fonction des prestations, les prix vont de 4 à 60 euros. Christophe Marx s'adresse aussi à des particuliers, lorsqu'il s'intalle sur des parkings de supermarchés, certains jours. "Je suis vraiment heureux lorsqu'un client m'anène un vieil outil et qu'il le retrouve comme neuf." Il insiste sur le caractère écologique de sa démarche, persuadé que ses clients gagnent à faire entretenir leurs ustensiles plutôt que d'en racheter. "On ne peut pas continuer à produire sans mesure et à détruire notre planète comme ça!"
Vous verrez peut-être sa camionnette sur les routes, entre Erstein et Wissembourg. Le calendrier de ses interventions est à disposition sur son site web.