Comment policiers français et allemands collaborent pour renforcer la sécurité en Europe ? Leur centre de coopération traite plus de 20.000 demandes par an

Depuis 1999, le centre de coopération policière et douanière (CCPD) entre la France et l'Allemagne, basé à Kehl (Bade-Wurtenberg), a pour mission de faciliter l’action des agents sur le terrain et l’échange de renseignement entre les deux pays. Découverte à l’occasion des 25 ans de la structure.

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Le service compte une soixantaine d’agents : des policiers, des gendarmes et des douaniers, français pour les uns, allemands pour les autres, tous parfaitement bilingues, réunis dans un grand open space d’un bâtiment situé en bordure du Rhin. Des agents de l’ombre, de bureau, dont la mission consiste à aider leurs collègues sur le terrain, en France aussi bien qu’en Allemagne, soit pour de la recherche d’informations, soit pour de la traduction. "Nous pouvons répondre à une grande variété de demandes : on peut faire de la recherche d’informations, du secours à la personne, des vérifications de casier judiciaire, des poursuites transfrontalières", détaille le Major Wehrung, chef de salle du CCPD.

Et de prendre l’exemple concret d’un ressortissant allemand arrêté pour violences à Bordeaux (Gironde). "Les policiers veulent savoir si l’homme a des antécédents ou s’il est recherché en Allemagne. Ils vont nous solliciter. Nos agents allemands vont consulter leurs fichiers et nous traduirons immédiatement la réponse en français pour les policiers bordelais." 

Chaque demande est traitée le plus rapidement possible. "Pour les requêtes simples, elles peuvent être traitées en une demi-heure", précise le Major Wehrung.

Le centre fonctionne 7 jours sur 7, 24h sur 24. Il reçoit plus de 20.000 demandes par an - soit une soixantaine par jour - et peut intervenir dans un grand nombre de domaines. Il fut par exemple sollicité lors de la recherche des auteurs de l’attentat du Bataclan. La préfète du Grand-Est, Josiane Chevalier salue aussi son action lors de la pandémie de COVID. "Je n’oublierai pas la solidarité et l’efficacité de nos voisins qui sont venus nous soulager et prendre en charge les malades en état grave que les urgences saturées en Alsace ne pouvaient plus accueillir".

Premier centre de coopération d'Europe

Le Centre de coopération franco-allemand découle de l’accord européen de Schengen de 1990, qui instaurait une coopération policière entre Etats-membres à la suite de la suppression des frontières. Officiellement instauré par l’accord franco-allemand de Mondorf-les-Bains en 1997 et mis en service en 1999, il fut le premier centre binational de coopération policière et douanière d’Europe. D’autres entités du même type ont depuis vu le jour entre la France et l’Italie, l’Espagne, la Belgique, le Luxembourg et la Suisse mais aussi entre d’autres Etats européens.

"Il faudrait aujourd’hui aller plus loin", plaide la préfète du Grand-Est. "Avec l’élargissement des frontières de l’Union européenne, la délinquance s’amplifie. Et elle a pris de nouvelles formes depuis 1999. Quand on poursuit un délinquant et qu’il arrive à la frontière, nos policiers français ne peuvent pas le poursuivre sur le territoire allemand. Il faudrait de nouvelles réponses juridiques aller plus loin dans l’échange d’informations. Cela permettrait aussi de mieux lutter aussi contre le terrorisme". 

Une renégociation du traité de Mondorf-les-Bains est justement en cours depuis 2023 pour intensifier la coopération entre les administrations française et allemande.

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